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queue, qui est le côté opposé au soleil, & les prunes de reine-claude, qui sont en espalier au midi.

Pendant le renouvellement de la sève de la canicule, appelée sève d’août, les arbres poussent une multitude de nouveaux jets. Le pêcher principalement, après avoir été ébourgeonné exactement en juillet, paroît tout-à-coup hérissé d’un nombre prodigieux de bourgeons confus, qui se reproduisent jusqu’au-delà de la canicule, après quoi cet arbre devient sage. Il faut bien se donner de garde d’ôter aucune de ces branches folles ; l’expérience apprend qu’il en repousseroit de nouvelles en plus grand nombre. Il faut donc laisser vos pêchers jeter leur feu, & préférer de les voir long-temps en désordre, que de les perdre par une propreté mal entendue ; mais on est assuré qu’au déclin de la canicule il ne poussera plus de ces faux bourgeons, c’est le cas alors de les supprimer, c’est-à dire, à la fin du mois ; on n’épargne que ceux qui peuvent être palissés. Ce qui démontre qu’il ne faut ébourgeonner les poiriers, pruniers & pommiers, qui sont plus tardifs, que vers le déclin de la canicule, c’est-à-dire vers la mi-août ; le véritable temps est quand, le soleil n’ayant pas la même force, la sève s’arrête, & le bouton est formé & parfaitement arrondi au bout des branches qui étoient terminées auparavant par deux feuilles, qui font la fourche, comme il est facile de l’observer. Vos poiriers, &c. étant ébourgeonnés plutôt, pendant la force de la canicule, repousseroient de faux bourgeons, des yeux & des branches crochets que vous auriez fait pour se tourner à fruit, & ces faux bourgeons, qui sont blanchâtres, cotonneux & tendres, qui ne s’aoûtent & ne mûrissent point avant l’hiver, resteront non-seulement inutiles, mais même pernicieux, n’étant pas propres à donner de bonnes branches à bois ni à fruit dont ils tiennent la place : on est obligé de les recouper, ce sont autant d’yeux perdus, & le but de l’ébourgeonnement, qui est la véritable taille d’été pour faire tourner les branches à fruit, est manqué.

On donne le troisième labour à la vigne avant que les vignerons aillent en moisson.

Repassez le long de vos espaliers, pour attacher les pointes des branches qui se sont allongées depuis le palissage qu’on a fait en ébourgeonnant.

Découvrez de leurs feuilles après quelques pluies, comme il a été dit, en cassant les feuilles par la moitié, du poirier du bon chrétien d’hiver & de la pomme d’api, pour leur donner de la couleur.

On continue de greffer en écusson jusqu’au 15 septembre.

Le temps est venu de supprimer aux pêchers tous les faux bourgeons dont on a parlé précédemment.

Septembre.

On donne quelquefois en septembre un sarclage ou léger labour, pour détruire l’herbe qui a dû croître dans les vignes, quand le mois d’août a été pluvieux ; ce travail favorise la maturité du raisin.

Quand on veut tenir ses arbres proprement, on fait, au mois de septembre, un troisième palissage, pour attacher toutes les branches de la pousse du mois d’août, couper celles qui débordent le chapiteau