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par rapport à la lèvre supérieure, de manière qu’elle ne paroissent former ensemble qu’une corolle d’une seule pièce, divisée en quatre parties presqu’égales, comme on le voit dans la figure C, où la fleur est représentée vue de face. La figure D offre la corolle ouverte par la partie latérale de la lèvre supérieure ; le pistil E est placé au centre ; le calice, dans lequel repose la fleur, est représenté ouvert en F.

Fruit. Quatre semences G renfermées au fond du calice, oblongues, pointues.

Feuilles. Entières, oblongues, terminées en pointe, dentelées assez régulièrement.

Racine. A Pivot simple, articulé, garni de fibres rameuses à chaque articulation.

Port. Tiges de deux pieds environ de hauteur, droites, quarrées, rameuses ; les feuilles opposées deux à deux ; les rameaux naissent des aisselles des feuilles, & les fleurs, disposées en épi, au sommet des tiges.

Propriétés. Odeur aromatique, saveur un peu amère : ses propriétés sont les mêmes que celle de la menthe dont on va parler ; mais plus foibles.

Menthe crépue ou Frisée, appellée par Tournefort mentha rotundi folia, crispa, spicata, diffère de la première par ses feuilles en forme de cœur ; dentelées, ondulées & crépues par ses tiges hautes de trois pieds ; par la position verticillée de ses fleurs ; enfin, par ses feuilles adhérentes aux tiges sans pétiole.

Lieu. Originaire de Sibérie ; & on la cultive dans les jardins, elle y est vivace, & fleurit depuis juillet jusqu’à la fin de septembre, suivant la saison.

Propriétés. Odeur aromatique & forte ; saveur amère, âcre, légèrement piquante. Elle est stomachique, anti-émétique, anti-vermineuse, apéritive, tonique, & vulnéraire. Les feuilles échauffent médiocrement, altèrent peu, constipent, augmentent la vélocité & la force du pouls, fortifient l’estomac, favorisent la digestion dérangée par la foiblesse de l’estomac, ou par des humeurs pituiteuses, ou par des humeurs acidules : elles sont indiquées dans le dégoût par des matières pituiteuses ; dans le vomissement par des humeurs acidules, ou séreuses, ou pituiteuses, sans dispositions inflammatoires ; dans les maladies des enfans, entretenues par des acides, pourvu que dans leur infusion on ait délayé des terres absorbantes, telles que la craie ou les yeux d’écrevisses ; dans les coliques venteuses ; l’asthme humide ; les pâles couleurs ; la suspension du flux menstruel, des pertes blanches, des lochies, par impression des corps froids, & avec foiblesse ; dans la rétention du lait dans les mammelles, sans inflammation.

Usages. Les feuilles récentes en infusion depuis deux drachmes jusqu’à une once dans six onces d’eau ; les feuilles sèches, depuis une drachme jusqu’à demi once, dans la même quantité d’eau. L’eau distillée n’a pas plus de propriétés que l’infusion des feuilles. Le syrop de menthe, depuis une drachme jusqu’à deux onces, dans cinq à six onces d’eau.

Pour le bétail, une poignée en macération, dans une demi-livre de vin blanc.