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Les fleurs mâles sont portées par un calice divisé en trois segmens, & quelquefois en quatre. C représente une étamine. Les fleurs femelles F, sont composées du pistil & de deux nectaires pointus, insérés sur chaque côté du germe, porté dans un calice semblable à celui de la fleur mâle, qui accompagne l’embryon D jusqu’à sa maturité.

Fruit. La figure E représente le fruit mûr, hérissé de poils, divisé en deux capsules, représentées ouvertes en G, & qui renferment chacune une seule graine presque ronde.

Feuilles. Lisses, simples, entières, pointues, souvent ovales, dentées en manière de scie.

Racine. A très-fibreuse.

Port. Tiges d’un pied environ, anguleuses, noueuses, lisses, rameuses ; les fleurs naissent opposées, & des aisselles des feuilles ; les mâles portées sur des pédicules, & rassemblées en épi ; les femelles, presque adhérentes aux tiges, & souvent deux à deux ; les feuilles sont opposées ; les stipules doubles.

Lieu. Elle croît par tout ; la plante est annuelle, & fleurit pendant tout l’été. Sa graine est une des principales nourritures des oiseaux, & sur-tout des becs-figues, elle les engraisse promptement.

Propriétés. Fade, désagréable au goût, sans odeur, laxative, émolliente, tient le ventre libre, nourrit peu, rafraîchit médiocrement ; en lavement elle favorise l’expulsion des matières fécales.

Usage. On tient inutilement chez les apothicaires du miel mercuriel, puisqu’il ne diffère en rien, quant à ses propriétés, du miel ordinaire. On donne le suc exprimé des feuilles, depuis deux onces jusqu’à cinq, seul, ou délayé dans cinq parties égales d’eau pure. Les feuilles récentes, broyées jusqu’à consistance pulpeuse, pour cataplasme émollient.


MÈRE (mal de). Médecine Rurale. Maladie connue sous différens noms. Pline en a parlé sous celui de suffocation des femmes ; Rodericus l’a appellée étranglement de matrice ; Lorry, apoplexie spasmodique ; les Latins, suffocation histérique, & le peuple, mal de mère.

Cette maladie vient tout-à-coup ; les femmes qui en sont frappées, perdent le mouvement & le sentiment ; la respiration est à peine sensible ; le pouls est déprimé, petit, & quelquefois intermittent, le froid s’empare de tout le corps, & les deux mâchoires sont quelquefois si étroitement serrées, qu’il est impossible de faire ouvrir la bouche aux malades. Les femmes sujettes à cette maladie, sentent, pour l’ordinaire, les approches d’un paroxysme aussi extraordinaire ; il est toujours précédé de vives passions, de quelque terreur panique ; les malades éprouvent une sorte d’étranglement, une difficulté, ou pour mieux dire, une gêne dans la respiration : on apperçoit même dans le globe de l’œil un mouvement extraordinaire ; elles sont aussi tourmentées par des rapports très fréquens, & par un battement à l’hypogastre.

Une infinité de causes peut exciter cette maladie ; pour l’ordinaire elle dépend de la sensibilité des nerfs, de la délicatesse des organes, & de l’irritabilité de la matrice. Outre ces trois causes, qui sont les plus ordi-