Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/534

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naires, on a vu cette maladie occasionnée par la présence des vers dans l’estomac, par l’abus des boissons échauffantes & spiritueuses ; par un exercice immodéré ; par des évacuations périodiques supprimées ; par l’effet des poisons, pris intérieurement ; par l’usage immodéré de l’opium ; par une pléthore universelle ; enfin, par l’abus des plaisirs.

Cette maladie ne doit pas être regardée comme fort dangereuse, sur-tout si elle dépend de toute autre cause que du poison.

Les hypocondriaques subissent souvent de pareilles attaques ; mais quand ils sont hors du paroxysme, ils se rappellent avoir parlé, sans s’être remués ; avoir entendu d’une manière fort obscure, tout ce qu’on leur a dit ; ils assurent même l’avoir prouvé par les gestes qu’ils ont fait dans l’attaque.

Les indications à remplir dans le traitement de cette maladie, sont relatives à l’intensité du paroxysme, & aux moyens qu’on doit employer pour s’opposer à ses retours.

1°. Dans le paroxysme, si le malade a le visage rouge & enflammé, un degré de chaleur augmentée, une pulsation bien marquée aux artères temporales, le pouls fort, piquant & tendu, il faut alors faire saigner le malade, & lui tirer une petite quantité de sang ; quoiqu’en général la saignée soit contre-indiquée, & même nuisible dans presque toutes les affections nerveuses, néanmoins l’expérience a prouvé ses bons effets dans quelques circonstances ; le pouls devient plus fort, le paroxysme cède bientôt, & le malade est bientôt rétabli.

Mais si la cause est purement nerveuse, on emploiera avec succès les remèdes antispasmodiques, tels que la rhue, le castor, le camphre corrigé avec le nitre ; un grain de musc mis dans la vulve, est le véritable spécifique dans cette maladie ; je m’en suis toujours servi avec succès.

Il est quelquefois avantageux d’avoir recours à des remèdes qui produisent des irritations locales.

Dans quelques circonstances, il faut faire inspirer la fumée de plume brûlée sur des charbons ardents, ou de cuir. Un emplâtre fétide, fait avec parties égales de thériaque & d’ossa-fétida, appliqué sur le creux de l’estomac, produit aussi de bons effets.

L’eau de menthe, combinée avec la liqueur minérale anodine d’Hoffman, le petit-lait coupé avec la fleur de tilleul, les bains domestiques, le régime végétal, sont les remèdes les plus propres à combattre le retour & les paroxismes de cette maladie. M. Ami.


MERRAIN. Ce mot s’applique plus particulièrement au bois de chêne refendu en planches, qu’aux planches de tout autre arbre ; il désigne encore d’une manière plus spéciale le bois travaillé pour faire des douves, & de ces douves (Voyez ce mot) des futailles. Cependant l’usage a prévalu ; on appelle encore ces planches merrain à panneaux lorsqu’il est employé dans la menuiserie, il est inutile de répéter ici ce qui a été dit au mot Douve ou douelle.


MÉTAIRIE. J’ai renvoyé à cet article les mors ferme, domaine, &c., afin de réunir sous un même point de vue tout ce qui a rapport à l’habitation de l’homme qui vit à la