Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/622

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce cas regardoit la saignée comme mortelle.

Traitement. Aussi-tôt que la morfondure commence à se manifester, il faut promptement exposer la tête du cheval aux fumigations émollientes, dans la vue de détacher la matière, & de diminuer l’engorgement des glandes. L’eau blanche, nitrée & miellée, lui servira de boisson ; le son mouillé & la paille seront la seule nourriture à lui présenter dans les trois ou quatre premiers jours de la maladie : on le tiendra couvert, dans une écurie chaude, propre, & dont l’air soit bien pur.

Cette méthode, quoique simple, est bien opposée à celle que tiennent la plupart des maréchaux de la campagne, qui ont l’habitude de faire suer des animaux par des couvertures de laine & des breuvages échauffans, réitérés sur-tout à haute dose, persuadés que les remèdes de ce genre ont plus d’affinité avec le tempéramment des brutes qu’ils traitent, que les mucilagineux & les adoucissans. Mais qu’arrive-t-il de cette mauvaise conduite ? qu’au lieu de remédier à la morfondure, ils provoquent des inflammations de poitrine ou des toux violentes qui conduisent inévitablement l’animal à la mort. Cette observation est très-importante, & elle doit intéresser les fermiers qui ont des animaux utiles à leurs travaux. M. T.


MORGELINE. (Voyez Planche XV, page 559) Tournefort la place dans la seconde section de la sixième classe des fleurs de plusieurs pièces régulières, dont le calice devient une capsule, & il l’appelle alsine media. Von Linné lui conserve la même dénomination, & la classe dans la pentaèdre trigynie.

Fleur B. Séparée de la plante. La corolle est composée de cinq pétales égaux, plus courts que les feuilles du calice ; ces pétales sont fendus dans presque toute leur longueur, comme on le voit en C. Les parties sexuelles D sont les cinq étamines & le pistil ; quelquesfois on trouve dix étamines. Celles-ci, figure D, sont attachées à la base de l’ovaire en opposition avec les pétales de la corolle B. Le pistil D est composé de l’ovaire, de trois stils & de trois stigmates. Le calice E est composé de cinq feuilles égales.

Fruit. Le calice devenu membraneux, persiste jusqu’à la maturité du fruit qu’il enveloppe, comme on le voit en F ; c’est une capsule à une seule loge ovale, qui renferme des semences menues, rougeâtres, attachées au placenta, en manière de grappes G.

Feuilles. Simples, entières, ovales, en forme de cœur, portées par des pétioles.

Racine A. Fibreuse, chevelue.

Port. Plusieurs tiges herbacées, cylindriques, foibles, d’un demi-pied de haut, couchées, velues, articulées, rameuses ; les fleurs naissent au sommet, partent des aisselles & sont seules à seules ; les feuilles sont opposées sur les nœuds des tiges.

Lieu. Les jardins, les cours, les chemins ; la plante est annuelle, & fleurit en mai.

Propriétés. Les feuilles ont un goût d’herbe, un peu salé ; la plante passe pour vulnéraire, détersive, rafraîchissante.