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viron douze pieds sur deux pieds & demi de gros, garni de feuilles de fer-blanc piqué ; cribles Normands, cribles de fil-de-fer à cylindres, cribles d’Allemagne, inclinés, &c. &c. Toutes ces machines qui servent à cribler & épurer les blés sans main d’œuvre, peuvent coûter environ trois à quatre cens liv., même jusqu’à six & huit cens liv., suivant leurs qualités.

Un moulin à vent que l’on voudroit construire pour y moudre par économie, seroit un objet de cinq à six mille livres. D’ailleurs, tous ces prix varient suivant le prix de la main-d’œuvre, plus ou moins chère dans un pays que dans l’autre, ainsi que le prix du bois.

On doit également conclure de tout ce qui précède, que tout moulin ordinaire peut facilement opérer la mouture par économie avec peu de dépenses, en y faisant très-peu de changemens, sur-tout si l’on ne veut pas y ajouter les machines à nettoyer les blés ; parce qu’en effet on peut y suppléer en quelque sorte par les cribles Normands, par les cribles d’Allemagne inclinés, par les cribles cylindriques de fil-de fer à manivelle ; & enfin, par le tarare portatif.

Dans cette supposition, il ne s’agit, 1o. que de piquer les meules, non pas à coups perdus comme ci-devant, mais en rayons compassés du centre à la circonférence, comme ou le voit représenté, Planche XIX, part. 3.

2o. D’ajouter une huche divisée sur la hauteur en deux parties. Dans la partie supérieure, on placera un bluteau d’une seule étamine, pour tirer tout le produit de la farine de blé. Pour mouvoir ce premier bluteau, on placera, comme on l’a dit, un babillard ou treuil vertical sur le chevressier du dedans, à six pouces environ du tourillon du grand arbre. Ce treuil roulant par en-bas sur un pivot, & par en-haut dans un collet attaché au beffroi, est percé dans la partie supérieure de deux lumières, l’une par où passe la batte qui va joindre les dents de la croisée adaptée à l’arbre de fer au dessus de la lanterne ; l’autre trou, ou lumière sert à passer la baguette attachée au bluteau, de manière que chaque fois que la batte attrape la croisée, le babillard fait un demi-tour, & par conséquent la baguette attachée au bluteau fait le même mouvement dans un sens opposé à la batte. La planche XVIII rend cet arrangement sensible. & est le babillard ; 1 est la batte ; P est la baguette ; 3 est le bluteau ; Q est la croisée adaptée sur la lanterne, & tournant avec elle.

3o. Dans la partie inférieure de la huche, il faut mettre une bluterie cylindrique garnie de trois différentes étoffes : la première de soie, la deuxième de quintin, la troisième de cannevas. Ceux qui veulent distinguer les recoupettes & recoupes, du gruau bis, mettent le cannevas de trois grosseurs. Cette bluterie cylindrique est traversée par un axe, au bout duquel est une lanterne qui tourne par le moyen d’un hérisson adapté au grand arbre de la roue. Le bas de la planche XVII fait voir cette disposition : & est la huche, Z est le premier bluteau, 6 représente la bluterie, C la lanterne, & N le hérisson adapté à l’arbre D du moulin. Souvent, à la place du hérisson & d’une lanterne, on met à la tête de la bluterie une poulie de renvoi, qui