toute la masse au dodinage ou à la bluterie, on puisse encore en tirer les petits gruaux qui pourront s’y trouver.
La mouture des blocailles, sarrasins ou blés noirs, ainsi que celle des avoines, peut se faire également avec beaucoup d’avantage par la même méthode que celle des orges, au moyen d’un gros dodinage pour en extraire la paille, & en faisant remoudre deux fois les gruaux, &c.
La conséquence naturelle de ce §., est que la mouture économique est spécialement avantageuse dans l’emploi des seigles & menus grains, pour l’épargne de la subsistance des pauvres : on en va voir de nouvelles preuves que l’expérience rendra sans réplique.
Le produit d’un setier de seigle moulu par économie, & supposé du poids de deux cent cinquante livres, donne en farine de seigle | 107 | l. | 183 | l. | ||
En deuxième farine | 42 | |||||
En troisième farine | 34 | |||||
En sons | 34 | 60 | ||||
Et de remoulage | 26 | |||||
Fraiement ou déchet | 6 | |||||
Total égal à celui du setier | 250 | l. | ||||
Les expériences de comparaison des moutures faites par économie, avec toutes les autres moutures, & où on avoit poussé l’exactitude jusqu’à tenir compte des onces & même des gros, ont prouvé dans différentes provinces, que les anciennes sont très-défectueuses, & que la mouture économique mérite seule à tous égards de devenir la méthode universelle dans le royaume.
Section II.
Des moulins à graines.
Je prends & cite pour modèle celui des Hollandois, comme le plus parfait de tous ceux que l’on connoît, & le seul en état de bien extraire l’huile des graines ; mais je puis en même temps parler du moulin, sans donner le détail du pressoir qui l’accompagne. La même méchanique fait mouvoir l’un & l’autre, & ils sont pour ainsi dire inséparables. Les moulins à huile & à vent, si multipliés dans les environs de Lille en Flandres, en sont les diminutifs, quant à l’effet & quant à la perfection.
Le moulin que je vais décrire n’est point une machine nouvelle, enfantée par une imagination plus brillante que réglée ; une machine dont le succès soit douteux. Elle existe, au contraire, depuis nombre d’années ; d’abord grossière & mal entendue comme nos moulins, elle est parvenue, à force de tâtonnemens & d’expériences, à la plus haute perfection. Toutes les proportions en sont si bien & si exactement prises, la machine a tant de solidité, qu’on n’entend aucun craquement. Elle est si