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que la charpente ne déverse. On attache contre les poteaux des appentis un râtelier ; de sorte que la bergerie a quatre rangs de râteliers sur sa largeur, qui est de quatorze pieds. (Voyez la Planche indiquée ci-dessus.) Si on la couvre en toile, il suffit que les bois de la charpente aient quatre à cinq pouces d’équarrissage. Ils peuvent encore être plus petits, si l’on fait la couverture en bardeau ou en paille.

En donnant à chaque bête un pied & demi de râtelier, il y a dans la bergerie, pour chacune, un espace de cinq pieds quarrés, ce qui suffit d’autant mieux pour les moutons de petite taille, qu’il n’est pas à craindre que l’air s’y échauffe, car cet espace n’est fermé que par des claies ; les unes servent de portes, & Les autres empêchent que les moutons ne passent par-dessous les râteliers du côté de la bergerie, & soutiennent le fourrage qui est dans les râteliers. De plus, l’air se renouvelle aussi à tout instant par l’ouverture qui est tout autour de la bergerie au-dessus des appentis. Si l’on destinoit cette bergerie à des bêtes de taille moyenne ou de grande taille, il faudroit en augmenter les dimensions ou supprimer le râtelier double du milieu ; dans le dernier cas, il y auroit pour chaque bête un espace de dix pieds quarrés, ce qui suffiroit pour les plus grandes. En augmentant la largeur de la bergerie de trois pieds ou de six, ce qui feroit deux ou quatre pieds pour le bâtiment, & un demi-pied ou un pied pour chacun des appentis, & en laissant le ratelier double, chaque bête auroit un espace de six ou sept pieds quarrés, ce qui suffiroit pour des moutons de moyenne race. Quant à la longueur de la bergerie, elle seroit proportionnée au nombre des bêtes ; on pourroit la construire en ligne droite ou en équerre, &c. suivant le terrein.

Un hangar, tel que nous venons de le décrire, est le logement que l’on doit préférer à tout autre pour les moutons. Quoique sa construction soit moins coûteuse que celle des étables & des appentis, cependant elle exige assez de dépense pour qu’il fût à désirer d’en être dispensé ; car quand même la couverture de ce hangar ne seroit que de chaume, il faudroit toujours une charpente assez forte pour résister aux grands vents, & de quelque manière que ce hangar fût construit, il exigeroit des frais pour son entretien, il vaut donc mieux éviter toute cette dépense en laissant les moutons dans un parc en plein air, sans aucun couvert. On le place dans une basse-cour, & on lui donne le nom de parc domestique, pour le distinguer du parc des champs.


§. III. De l’étendue d’un parc domestique, de sa situation, de la hauteur qu’il faut lui donner pour mettre les moutons eu sureté contre les loups. Des auges & des râteliers.

Lorsque la litière est rare, on est obligé de resserrer le parc domestique, afin d’avoir assez de litière pour en mettre par-tout mais il faut qu’il y ait au moins six pieds quarrés pour chaque mouton de race moyenne. Lorsqu’on peut donner plus de litière, il est bon d’agrandir le parc domestique jusqu’à ce qu’il y ait dix ou douze pieds quarrés pour chaque mouton : les endroits couverts de fiente y sont plus éloignés les uns