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un enfant doux & tranquille ; il faut lui donner une nourrice dont le tempérament ait la même trempe.

Quant à la nature du lait, nous avons déjà parlé de ses bonnes ou mauvaises qualités. (Consultez ce mot)

Mais une des conditions le plus essentielles d’une nourrice, est la bonne conformation de sa poitrine qui doit être large, ample, charnue & nullement voûtée ni resserrée, peu sujette à contracter des fluxions.

Ses mamelles doivent être médiocrement fermes & charnues, exemptes de toute dureté, assez amples pour contenir une suffisante quantité de lait, sans être néanmoins excessivement grosses, pointues vers le mamelon, & à peu près configurées comme celles d’une chèvre. Brouzet prétend que, pour que les mamelles des femmes soient bien placées, il faut qu’il y ait autant d’espace de l’un des mamelons, à l’autre, qu’il y en a depuis le mamelon jusqu’au milieu de la fossette des clavicules, en sorte que ces trois points fassent un triangle. Les bouts des mamelles ne doivent être ni trop gros, ni durs, ni calleux, ni enfoncés. Il faut, au contraire, qu’ils soient un peu élevés, de grosseur & fermeté médiocres, & percés de plusieurs trous, afin que l’enfant n’ait point trop de peine en les suçant & en les pressant avec sa bouche.

Quant aux mœurs, le célèbre Jean-Jacques veut qu’elle soit aussi saine du cœur que du corps. L’intempérie des passions peut, comme celle des humeurs, altérer son lait : de plus, ajoute-t-il, s’en tenir uniquement au physique ce n’est voir que la moitié de l’objet. Le lait peut être bon, & la nourrice mauvaise ; un bon caractère est aussi essentiel qu’un bon tempérament. Si l’on prend une femme vicieuse, il ne dit pas que son nourrisson contractera ses vices, mais il en pâtira. Ne lui doit-elle pas avec son lait, des soins qui demandent du zèle, de la patience, de la douceur, de la propreté ? Si elle est gourmande, intempérante, elle aura bientôt gâté son lait ; si elle est négligente ou emportée, que va devenir à sa merci, un pauvre malheureux qui ne peut ni se défendre ni se plaindre.

Il faut de plus, que la nourrice vive plus commodément qu’auparavant ; qu’elle prenne des alimens un peu plus substantiels, mais non qu’elle change tout-à-fait de manière de vivre ; car un changement prompt & total, même de mal en mieux, est toujours dangereux pour la santé ; & puisque son régime ordinaire l’a rendu ou laissé saine & bien constituée, à quoi bon lui en faire changer. M. AMI.


NOYAU. Partie dure, ligneuse, contenant une amande ; placé dans l’intérieur d’un fruit charnu, comme dans l’abricot, la pêche, la prune, la cerise, &c. Le noyau est ordinairement formé de deux pièces ou battans, solides, lisses intérieurement plus ou moins raboteux, sillonnés en-dehors comme dans la pêche, & moins dans les autres fruits. Leur usage est de protéger la semence, de la garantir de l’évaporation & du dessèchement qui en seroient une suite. Ces deux pièces ou battans sont tellement rapprochés l’un de l’autre, qu’il est difficile de parvenir à les ouvrir sans endommager l’amande. Ces battans sont moins fortement réunis dans certaines pêches que dans d’autres, puisque certaines espèces s’ouvrent par le milieu, & que chaque moitié du noyau est implantée