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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/155

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ŒIL. Médecine Rurale. Organe de la vue. Personne n’ignore que les yeux sont au nombre de deux, & situés au bas du front ; un à chaque côté de la racine du nez, dans la partie la plus élevée de la face, afin que la vue puisse s’étendre plus loin. Ils sont couverts en devant par les paupières au dessus desquelles se voient les sourcils qui sont formés de plusieurs poils couchés obliquement.

Dans les parties propres de l’œil, c’est-à-dire, dans celles qui composent le globe, on remarque plusieurs tuniques, telles que l’albuginée & la conjonctive qui se trouvent seulement à la partie antérieure, la cornée, la sclérotique, la choroïde, l’uvée, & la rétine qui est la plus délicate de toutes, parce qu’elle est formée par l’expansion du nerf optique, laquelle se répand sur le fond de l’œil, & c’est pour elle que les autres sont faites. On y remarque encore l’humeur aqueuse, l’humeur vitrée & la cristalline : ces trois humeurs servent à la réfraction des rayons lumineux.

L’humeur aqueuse, est une liqueur très-limpide, & comme une espèce de sérosité très-peu visqueuse. Elle n’a point de capsule particulière, comme la vitrée & le cristallin. Elle occupe & remplit l’espace qui est entre la cornée transparente & l’uvée, ainsi que celui qui est entre l’uvée, le cristallin & le trou de la prunelle. À raison de la situation de ces deux espaces, on leur a donné le nom de chambre antérieure & de chambre postérieure. Il y a encore des muscles, des nerfs, des artères & des veines qui composent le globe de l’œil. Nous n’en donnerons point la description anatomique ; nous nous contenterons d’observer que l’œil n’est pas seulement l’organe du sens si précieux qu’on appelle la vue, mais qu’il est lui-même le sens de l’esprit & la langue de l’intelligence. Nos pensées, nos réflexions, nos agitations secrettes se peignent dans les yeux. Il est du moins certain que l’œil appartient à l’une, plus qu’aucun autre organe ; il en exprime les passions les plus vives & les émotions les plus tumultueuses, comme les mouvemens les plus doux & les sentimens les plus délicats ; il les rend dans toute leur force & dans toute leur pureté. Tels qu’ils viennent de naître, il les transmet par des traits rapides qui portent dans une autre ame le feu, l’action, l’image de celle dont ils partent. L’œil reçoit & réfléchit en même temps la lumière de la pensée & la chaleur du sentiment. De plus, ajoute l’immortel Buffon, la vivacité ou la langueur du mouvement des yeux fait un des principaux caractères de la physionomie, & leur couleur contribue à rendre ce caractère plus marqué. Enfin nous finirons en disant que l’œil est un organe très-délicat, & conséquemment exposé à une infinité de maladies qui exigent les plus grands soins, tant de la part des personnes de l’art de guérir, que de celles qui en sont attaquées. L’œdème, la bouffissure, l’emphysème, l’ulcère, la goutte sereine, la cécité, l’ophtalmie sont les affections les plus communes, & celles qui affectent le plus souvent les yeux. (Voyez ces mots) M. AMI.


Œil. Médecine Vétérinaire. Ce seroit s’écarter de notre but que de traiter ici au long de la composition & du mécanisme de l’œil du cheval. Il nous suffit, pour mener le lecteur à la connoissance solide de ses vices