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ŒIL


geur d’une ligne, au delà de laquelle la lame interne ou postérieure de la choroïde prend particulièrement le nom d’uvée, & la lame externe ou intérieure, celle d’iris, attendu la variété & la diversité des couleurs qu’elle présente. Ces couleurs naturellement plus foncées dans le cheval, & le plus souvent approchant de celle de son poil, sont distribuées différemment que dans l’homme : dans celui-ci, les rayons que forme l’iris, s’étendent de la circonférence au centre, tandis que dans le cheval elle est comme marbrée, parce que ses rayons sont circulaires, & transversaux. Nous voyons au surplus des chevaux dans lesquels cette partie est presque toute blanche, & n’est colorée que dans l’espace de deux ou trois lignes, autour de la prunelle, & c’est ce que vulgairement on appelle yeux vérons.

De l’orbicule ciliaire partent encore plusieurs petits filets noirâtres, qui semblent naître uniquement de la lame interne de la choroïde ; ces petits filets ont été appelés procès ciliaires. Ils avancent jusque sur le bord du cristallin, par-dessus sa capsule où ils se terminent, & laissent, lorsqu’on les a enlevés, des vestiges & des traces noires sur la surface antérieure du corps vitré.

Dans le cheval il est, outre ces procès ciliaires, d’autres prolongemens de cette même uvée, qui se montrent tantôt dans le haut & dans le bas de la prunelle, quelquefois dans le haut seulement, & toujours dans la chambre antérieure, comme des espèces de fungus très-distincts & très-visibles, lorsque la cornée lucide n’est point obscurcie, & lorsque l’humeur aqueuse a sa limpidité naturelle. Ces fungus désignés par M. de Soleysel & ses copistes, sous le nom de grains de suie, ne consistent qu’en quelques petites vésicules remplies de l’humeur qui colore cette tunique. Quelques personnes, & particulièrement M. Neuffer, dans une thèse soutenue à Tubingen le 19 mars 1745, sur la Mydriase, ont regardé ces fungus, comme des excroissances capables d’empêcher la dilatation de la prunelle, & M. Lower, comme une maladie très-fréquente dans les chevaux, ce dernier ignoroit sans doute ce point de la conformation de cet organe dans l’animal, & les vues que la nature a peut-être eues dans cette singularité, au moyen de laquelle il paroît que l’œil du cheval, lorsqu’il est exposé au grand jour, reçoit moins de rayons lumineux, & ressent une impression moins vive de ces mêmes rayons.

En ce qui concerne la prunelle, ou la pupille, elle n’est autre chose que l’ouverture transversalement elliptique dans le cheval, comme dans tous les animaux herbivores, percée dans le milieu de la cloison qui résulte de la portion flottante de la choroïde, c’est-à dire, de l’uvée & de l’iris. Le grand diamètre de cette ouverture, & sa position, facilitent à ces animaux, obligés, par leur structure naturelle, de porter la tête en bas pour chercher leur nourriture, les moyens d’apercevoir les objets placés de côté & d’autre, & d’éviter dès-lors ce qui pourroit leur nuire & les incommoder.

3o. La rétine ou la troisième tunique du globe. Elle est d’une substance molle, baveuse, blanchâtre, s’étend depuis l’insertion du nerf optique, se termine par un cercle à l’orbicule ciliaire,

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