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temps, les divers états dans les deux yeux, conclure du plus ou moins de constriction, du plus ou moins de sensibilité de l’un & de l’autre, & décider parfaitement de la force, de la foiblesse, de l’égalité & de l’absence de la faculté de la vue dans l’animal.

Maladies des yeux.

Outre les maladies que nous venons de rapporter dans cet article, les yeux sont encore sujets à beaucoup d’autres maladies qui exigent la plus grande attention de la part de l’artiste vétérinaire. Nous les divisons en deux parties ; la première comprenant les affections des parties qui environnent cet organe, tandis que la seconde a pour objet celle du globe, c’est-à-dire, les maladies des tuniques & des humeurs.

Les premières sont l’emphysème des paupières, l’œdème, les verrues, les poireaux, le larmoiement & la paralysie.

Les secondes comprennent l’onglée, la lésion de la cornée, la rupture & la goutte sereine, (Voyez ces mots)

Les médecins, ainsi que les vétérinaires tirent souvent des pronostics de l’état des yeux, dans les maladies : c’est un mauvais signe, par exemple, que les yeux soient rouges, enflammés & larmoyans. &c. M. T.


ŒIL DE BŒUF. (Voy. Pl. III, pag. 114) Tournefort le place dans la troisième section de la quatorzième classe des fleurs radiées dont les semences n’ont ni aigrettes ni chapiteaux de feuilles ; & il l’appelle buphtalmum tanaceti minoris folio. Von-Linné le classe dans la singénesie polygamie superflue, & le nomme anthemis tinctoria.

Fleur, radiée, composée d’un amas de fleurons B, hermaphrodites, divisés en cinq dentelures. Le pistil est terminé à son sommet par deux stigmates distincts : il est représenté en C dans le fleuron ouvert. Ces fleurons forment un disque convexe, orné à sa circonférence de demis-fleurons D femelles, divisés à leur extrémité en trois dentelures. La forme de cette fleur lui a fait donner le nom d’œil de bœuf. Le calice E est composé de petites feuilles écailleuses & aiguës, ciliées à leur sommet.

Fruit F ; graines enveloppées par la base des feuilles du calice, & portées sur un placenta ou réceptacle commun.

Feuilles ; deux fois ailées, à dentelures très-fines & aiguës, blanches & cotonneuses en dessous, imitant celles de la tanaisie.

Racine A, rameuse.

Port, tige herbacée, rameuse ; les fleurs jaunes naissent au sommet, nues, disposées en corymbe, feuilles alternes. On trouve sur les Alpes une variété dont les fleurs du rayon sont blanches.

Lieu. L’Allemagne, les Provinces méridionales de France, auprès de la mer, dans les prés secs & arides ; fleurit en mai & en juin.

Propriétés. Cette plante est peu recommandable par ses qualités médicinales, quoiqu’on dise que ses fleurs soient apéritives, & ses feuilles vulnéraires. L’usage principal auquel on la destine, est la teinture : ses fleurs donnent une couleur jaune & brillante.


ŒILLET. Von-Linné le classe dans la décandrie digynie, & le