& se dégage des petites gaines où il étoit enfermé : il forme une très-jolie parure.
Les œufs nourrissent beaucoup : ils fournissent un bon aliment, utile en santé & en maladie. On les prépare de bien des manières, & on en forme différens mets qui sont d’autant plus salutaires qu’ils sont plus simples. La meilleure façon en général est de faire cuire les œufs modérément. Quand ils sont trop peu cuits, ils demeurent encore glaireux, & par conséquent difficiles à digérer. Quand, au contraire, ils sont trop cuits, la chaleur « n a dissipé les parties aqueuses qui servoient à étendre les autres principes de l’œuf, & à leur donner de la fluidité. Alors ces principes s’approchent, s’unissent étroitement les uns aux autres, & forment un corps compact, pesant sur l’estomac.
Il est reçu que les œufs échauffent beaucoup quand ils sont vieux : cette qualité n’est pas annoncée par des effets assez déterminés ; mais il est certain qu’ils sont d’un goût désagréable, & plus sujets à se corrompre dans l’estomac que les frais.
Le blanc & le jaune de l’œuf ont des qualités diététiques différentes. Le blanc est la partie la plus nourrissante. Le jaune nourrit moins & échauffe davantage : c’est à cette substance qu’appartient plus particulièrement la qualité aphrodisiaque, qu’on attribue aux œufs. On se sert des jaunes d’œufs dans nos cuisines pour la liaison de presque toutes les sauces.
Plusieurs auteurs ont accordé aux œufs des vertus vraiment médicamenteuses. Hippocrate recommande les blancs d’œufs battus dans l’eau, comme une boisson humectant, rafraîchissante & laxative, très-propre aux fébricitans.
Tout le monde connoît l’usage de ces bouillons de jaunes d’œufs, appelés communément lait de poule, dans la toux : ils sont encore très-bons dans les coliques bilieuses, à cause de l’analogie du jaune d’œuf avec la bile, qu’il est capable d’adoucir en s’y unissant. Cette analogie du jaune d’œuf avec la bile, & sa propriété savonneuse, le rendent très-propre à appaiser les tranchées violentes & les autres accidens qui suivent quelquefois l’usage desviolens purgatifs résineux. Le jaune d’œuf s’unit à ces résines & les dispose à être dissoutes & entraînées par les liqueurs aqueuses, soit celles que fournissent les glandes des intestins, soit celles qu’on peut donner dans cette vue aux malades, quelque temps après leur avoir fait prendre des jaunes d’œufs.
L’huile retirée par expression des jaunes d’œufs durcis, passe pour éminemment adoucissante dans l’usage extérieur.
Le blanc d’œuf est le moyen chimique le plus usité pour les clarifications. Il entre encore dans la composition du sucre d’orge, de la pâte de réglisse blanche, & de celle de guimauve.
Le blanc d’œuf tout seul forme un vernis très-blanc, très-brillant, qu’on applique sur différens ouvrages, & singulièrement sur les tableaux.
La propriété qu’a le blanc d’œuf durci & exposé dans un lieu humide, de se résoudre en partie en liqueur, & d’éprouver une espèce de défaillance, le rend propre à dissoudre certaines substances dont on le remplit après en avoir retiré le jaune. Les œufs durs,