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est beaucoup plus court, mais également renflé des deux côtés ; les feuilles très-alongées ; la couleur de la partie supérieure de la feuille est d’un vert pâle, celle de l’inférieure est très-blanche. L’arbre devient très-gros, & on le regarde comme le plus productif de tous les oliviers.

V. L’olivier à Fruit presque rond, ou Ampoullau, ou Barralenque. Olea sphærica. Gouan. Olea major subrotunda. Magnol. Cet arbre est très-multiplié en Provence, en Languedoc ; son huile est très délicate & très-fine. (Voyez N°. 9)

VI. La Picholine ou Saurine. Olea oblonga. Gouan. Olea fructu oblongo minore. Tourn. Le nom de picholine a été donné à cette espèce d’olivier, dont le fruit est destiné à être confit en vert, parce qu’on est redevable de cette invention à M. Picholini. Les descendans de cette famille sont établis à St. Chamas, en Provence, où ils font un très grand commerce des olives ainsi préparées. Picholine veut aussi dire petit poisson, & les barils d’olives qui sortent de leur fabrique sont marqués d’un petit poisson. On cultive plus volontiers cet olivier, pour en confire les olives, que pour retirer l’huile de leurs fruits ; cependant l’huile en est douce ; son olive confite est de toutes les espèces, la plus délicate au goût.

On confit également plusieurs espèces d’olives plus grosses & plus charnues, telles que celles de l’amandier, N°. 3 ; l’olive d’Espagne, N°. 13 ; la marbrée, N°. 11 ; l’olive presque ronde, N°. 5 ; la luque, N°. 12 ; celle-ci se conserve peu, & elle est fort délicate ; le fruit est alongé par les deux bouts, renflé dans son milieu : sa couleur, d’un noir rougeâtre lorsqu’il est mûr ; le noyau est petit, sillonné, un peu plus bombé d’un côté que d’un autre ; la feuille est grande, large, terminée en pointe au sommet, & alongée par sa base : dans quelques endroits de la Provence on confond cette espèce avec la mourette, N°. 8, & on a tort, elle a des caractères bien différens. Cet arbre charge beaucoup, il aime beaucoup le fumier ; l’huile de son fruit est très-bonne. Dans les environs de Pézenas, on nomme piquette ou picholine celle dont le fruit est presque cylindrique, plus alongé que le précédent, ainsi que le noyau, mais terminé en pointe mousse par les deux bouts ; les feuilles sont courtes & très-étroites.

Dans les environs de Pézenas, de Beziers, &c., on cultive une autre picholine, dont le fruit est presque rond, un peu pointu à son sommet, d’une couleur très-noire, & sa pulpe fortement colorée. Son noyau est lisse, les sutures ne sont presque pas prononcées, il est de la forme du fruit. La grosseur de la chair & du noyau est de six lignes environ de longueur sur cinq de largeur ; sa feuille est très-étroite, très-alongée ; l’arbre vient facilement par-tout, ; charge beaucoup & donne une huile très-fine. Cette espèce ne seroit-elle pas le premier perfectionnement de l’espèce sauvage ? Je crois que cette petite espèce est la même que celle nommée en Province petite mourette.

VII. La Verdale ou Verdau. Olea viridula. Gouan. Olea media, rotunda viridior. Tourn. Je n’ai point trouvé cette espèce dans les territoires d’Aix, de Marseille, de Toulon, Nice, &c. : cet arbre est très-commun en Languedoc, par exemple, au Pont-