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L’orgeolet se termine ordinairement au bout de quinze jours ou de trois semaines au plus tard par la sortie d’une goutte de pus ; mais il dure plus longtemps lorsque le pus épaissi s’y durcit : on ne peut pas dire qu’il sort toujours sans danger.

Dès qu’on s’aperçoit qu’on est atteint de ce bouton, on doit le laver souvent avec une simple infusion de racine de guimauve & de graine de lin. On n’emploie point d’autre remède tant que l’inflammation se soutient ; quand elle diminue, on applique sur l’orgeolet, pour aider la fonte de la matière qui le produit, un emplâtre de diachylon gommé, & s’il tarde trop à s’ouvrir, on y fera, à la pointe, une incision presque superficielle avec la lancette, afin de s’opposer à l’épaississement du pus & à sa stagnation qui pourroient causer un petit squirrhe difficile & long à se résoudre, mais qui céderoit à la fin à l’application des emplâtres de vigo cum mercurio, ou de diabotanum.

Enfin tout le traitement se borne aux secours & aux remèdes extérieurs. M. AMI.


ORIGAN SAUVAGE. Planche IV. Tournefort le place dans la troisième section de la quatrième classe des fleurs d’une seule pièce en forme de lèvres, dont la supérieure est retroussée, & il l’appelle origanum silvestre, sive cunila bubulæ Plinii. Von-Linné le classe dans la didynamie gymno-spermie, & le nomme origanum vulgare.

Fleur, labiée, droite ; tube cylindrique, comprimé ; la lèvre supérieure plane, obtuse, tronquée ; l’inférieure divisée en trois ; les découpures presque rondes, presqu’égales ; les étamines du double plus longues que la corolle, rouge ou blanche. La lettre C représente la fleur avec ses quatre étamines ; la lettre D, le pistil dans son calice ; la lettre E, les graines qui succèdent à la fleur, & la lettre F une des quatre graines séparées.

Fruit ; quatre semences ovales au fond du calice.

Feuilles ; ovales, à petites dentelures, portées sur un court pétiole, un peu velues & blanchâtres.

Racine ; A, menue, rameuse, ligneuse & poussant des rejetons B.

Port ; tiges de la hauteur de deux à trois pieds, dures, quarrées, velues ; leurs fleurs ramassées en épis presque ronds, entourées de feuilles florales, nombreuses, ovales, souvent colorées en rouge, plus longues que les calices ; les feuilles opposées sur les tiges.

Lieux ; les champs, les collines, les haies. La plante est vivace & fleurit en juin & en juillet.

Propriétés. Les sommités fleuries ont une odeur aromatique & douce, elles sont légèrement âcres & amères. La plante est réputée cordiale, apéritive, emménagogue, détersive & résolutive : on emploie plus communément les sommités fleuries. Ces dernières échauffent médiocrement, elles raniment les forces vitales ; elles sont indiquées dans l’asthme humide, dans la toux catarrhale, les pâles couleurs & les maladies de foiblesse ; elles sont nuisibles dans la pthisie pulmonaire essentielle, l’hydropisie avec obstruction du foie, l’ictère essentiel & la passion histérique.