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Tous ces secours n’apportent pas toujours le soulagement, il faut alors avoir recours à d’autres dont l’efficacité soit plus certaine, tels que l’huile camphrée, & le liniment volatil si vanté par Buchan. Malgré tous ces remèdes, l’inflammation dégénère quelquefois en abcès, & on doit même s’attendre un pareil événement quand les malades ont des élancemens qui les incommodent plus ou moins. Il faut alors injecter dans le tuyau de l’oreille une décoction d’orge avec le miel rosat, & si l’abcès ne donne pas un pus louable, on injectera de la teinture d’aloès faite à l’esprit de vin, & on donnera au malade du quinquina ou autres remèdes amers, capables de redonner aux humeurs le baume dont elles ont besoin. On opposera à l’otalgie, par suppression de transpiration, les boissons chaudes & sudorifiques, telles que l’infusion des fleurs de sureau, adoucie avec le miel de Narbonne, une légère décoction de feuilles de scordium, de racine de bardane, de racine de squine, & des bois sudorifiques. Sur toutes choses, on doit recommander aux malades de se faire brosser la peau devant le feu : c’est le moyen le plus sur de rétablir la transpiration, en l’irritant cet organe excréteur.

On aura recours a un chirurgien habile quand l’otalgie sera produite par des corps étrangers dans l’intérieur du méat auditif, afin de les en extraire ; mais on injectera de l’huile d’olives ou d’amandes douces, lorsqu’on soupçonnera la présence de quelque ver ou de quelque insecte dans ce conduit. Les huileux sont les poisons des vers ; ils ne résistent jamais à ces remèdes ; le succès constant qu’ils ont eu les ont rendus recommandables auprès des médecins les plus expérimentés. M. AMI.


OVAIRE, partie de la fructification destinée à devenir le fruit, on peut y observer dans le temps même de la fleuraison, le rudiment des semences. L’ovaire est quelquefois au-dessus de la fleur, & quelquefois au-dessous, ce que les botanistes modernes appellent germe supérieur & germe inférieur. Il suffit d’en rapporter des exemples pris sur les plantes les plus communes, afin de faire connoître ce caractère & son utilité.

Le genre des apocins, des solanum, des renoncules, ont l’ovaire sur la fleur. Les espèces de narcisses, de lys, de coloquintes, &c. ont l’ovaire en dessous. Lorsque l’on veut s’assurer de la véritable détermination de l’ovaire, il suffit d’examiner le point sur lequel la corolle s’attache. Si elle adhère au-dessous de l’ovaire, alors le germe est supérieur. Si au contraire elle fait corps avec la partie supérieure, alors le germe est inférieur ; ce qui revient au même que si l’on disoit, ovaire au dessus on au dessous de la corolle. Cesalpin paroît avoir été le premier qui ait observé & distingué cette situation de la fleur. Après lui Tournefort & sur-tout von-Linné s’en sont servis utilement. La présence du rudiment des semences existantes dans les ovaires, même avant la fleuraison, est une preuve de plus en faveur de ceux qui admettent la préexistence des germes.


OUTILS, dont il est fait mention dans cet ouvrage ; Consultez leurs descriptions au mot propre.