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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/417

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» Le palissage contribue à une plus prompte maturité du fruit, à son goût & à son coloris ; par son moyen, l’arbre & le fruit ont également part aux bienfaits de l’air qui s’insinue par ses pores, l’humecte, le rafraîchit, lui porte la rosée durant la nuit, & lui verse pendant le jour, des pluies fécondes. Dans les arbres de tige & en buisson, l’air circule & pénètre de toutes parts, au lieu que contre la muraille il n’a ni jeu ni action. »

» Pour que le palissage soit dans les règles, il faut, pour ainsi dire, appercevoir du premier coup d’œil la généalogie de chaque branche, & saisir ce bel ensemble où les parties se rapportent au tout. Il a été dit, en parlant des branches, qu’on ne devoit laisser que les obliques, de façon que chacune formât autant de petits éventails qu’il y a de membres dans l’arbre. Suivant la méthode ordinaire, il n’en forme qu’un en prenant la figure d’un demi-cintre où toutes les branches partent du tronc comme autant de rayons qui vont du centre à la circonférence. Rien n’empêche que ce qui a été pratiqué jusqu’ici dans la totalité de l’arbre, ne soit répété dans chacune de ses parties, & que de toutes en particulier, on ne fasse en petit ce que l’on a fait en grand dans chaque arbre. Ces subdivisions qui composent un tout si parfait, outre qu’elles satisferont pleinement les yeux, dédommageront par leur avantage & leur produit du travail qu’elles occasionnent. »

» Je vais plus loin, & je prétends qu’il faut moins de temps pour diriger & palisser un arbre, suivant ma méthode que suivant l’ancienne. Gouverné comme je l’enseigne, tant pour la taille que pour l’ébourgeonnement, & en diminuant l’une & l’autre, un seul arbre occupe la place de trois. Il est évident qu’en employant les mêmes momens, on ne peut pas dire que la somme du temps que le travail exige, soit augmentée. »

» Je tire les branches mères par leur extrémité, tant que je puis les étendre, ainsi que les bourgeons qui en naissent & les membres qui croissent perpendiculairement de distance en distance, sur ces branches mères obliques. Enfin, je tire également sur le milieu, en alongeant à droite & à gauche, chaque bourgeon : c’est ainsi que je forme autant de petits éventails particuliers de chacune des branches. Les obliques qui ont poussé deux jambes, sont palissées avec leurs faux-bourgeons, & servent à garnir le mur. Je continue la même opération d’année en année, & ce travail commencé de bonne heure, devient par la suite d’une extrême facilité. On ne le réitère qu’autant de fois qu’il se présente de bourgeons à arrêter, à mesure qu’ils poussent de nouveau & s’allongent. »

À l’article pêcher on donnera la comparaison de la méthode de la Quintynie pour palisser, avec celle de Montreuil ; & on verra facilement alors leurs avantages & leurs défauts.


PALIURE ou PORTE-CHAPEAU. Tournefort le place dans la troisième section de la vingt-unième classe des arbres à fleur en rose, dont le pistil devient un fruit à plusieurs capsules, & il l’appelle paliurus : von-Linné le classe dans la pentandrie monogynie, & le nomme rhamnus paliurus.