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tres mouvemens. Pour indiquer un bon traitement de la paralysie, il faut d’abord en analyser les causes & diriger d’après cela les méthodes de traitement, qui sont en général relatives à l’état de congestion ou de fluxion bien marquée sur la tête, le cerveau & les-nerfs de la partie paralysée, & aux causes manifestes de lésion primitive directe dans la partie paralysée.

On doit saigner lorsque la cause de là congestion de la fluxion sur le cerveau & les nerfs de la partie affectée, est entretenue par la pléthore ; mais on doit employer ce moyen avec réserve, parce qu’il est contre indiqué en général par l’état nerveux. Storck a guéri des paralysies de cette même espèce par la saignée, les purgatifs salins & autres antiphlogistiques. Hoffman conseille aux sujets pituiteux, d’user d’un régime desséchant, de manger du rôti de préférence au bouilli, de boire un peu de vin, & de prendre une tisane légèrement sudorifique pour chasser le superflu des humeurs. Albinus rapporte des observations de plusieurs paralytiques qui ont été guéris par un pareil régime sec. M. Tissot a suivi la même méthode pour une femme, paralytique ; en outre il lui donna de l’oximel.

Les bains & les douches d’eaux thermales sont en général très-utiles, dans la paralysie ; mais ils ne conviennent point lorsqu’il y a indice de congestion lente à la tête. On les a vu produire de mauvais effets. Les bains & les boues peuvent, dans une paralysie récente, déterminer le cours du sang & des humeurs vers le cerveau. On les a vu causer des métastases mortelles, & rendre la paralysie complette lorsqu’elle n’étoit d’imparfaite.

La boisson de ces mêmes eaux peut encore augmenter cette congestion, & devenir très dangereuse s’il y a un transport d’humeur goutteuse. Quelquefois on dissipe par ce moyen les premières attaques de goutte, mais on augmente bientôt la maladie, & on la fait dégénérer en apoplexie qui fait périr le malade..

Si dans la paralysie d’un tempérament chaud avec congestion, on frotte avec des linimens irritans &. volatils, on aggrave les symptômes. Fuller les a vu produire la roideur & la contracture dans le membre paralysé.

L’électricité, si vantée de nos jours, ne sauroit convenir, lorsqu’il y a congestion d’humeurs à la tête. Ses effets ne font alors qu’aggraver la maladie, & produire des attaques d’apoplexie qui sont toujours funestes, On a vu des affections soporeuses, ainsi que la fièvre & l’inflammation. On a vu des personnes bien portantes, devenues paralytiques à la suite d’une apoplexie, tomber en syncope, & mourir vingt quatre heures après, pour s’être exposées aux coups foudroyans de l’électricité, dont les effets ne sont pas toujours aussi funestes.

Quant aux causes manifestés des lésion primitive directe dans la partie paralysée, il faut les combattre par des remèdes approprié. Si la paralysie dépend d’une suppression de transpiration ou d’une humeur rhumatismale, les bains & les douches des eaux thermales sont alors très-convenables. Mais ces douches peuvent être remplacées par celles d’une eau simple chargée de sel marin, comme le propose M. Leroy, ou de sel ammoniac selon Ludowic. On doit les donner au même degré de chaleur qu’on les trouve à leur source, & avec