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diquent la belle de Vitry ; les madeleines, parce que ses feuilles sont quelquefois ainsi dentelées que les leurs ; les mignonnes, parce que l’arbre a presque le port de la petite mignonne ; la nivette, parce que leurs fruits ont quelque ressemblance ; enfin, l’admirable, parce qu’elle a plusieurs de ses traits.

L’arbre est vigoureux & fertile… ; les bourgeons sont forts… ; les feuilles sont grandes, quelquefois dentelées assez profondément.

La fleur est petite, de couleur rouge-brun.

Le fruit est gros, plus rond que la nivette ; son grand diamètre est ordinairement du côté de la tête. La gouttière qui divise un côté de ce fruit, est large & peu profonde ; l’autre côté est un peu aplati. La tête est souvent terminée par un petit mamelon pointu. La queue est placée au fond d’une cavité peu évasée. De petites bosses en forme de verrues, se remarquent quelquefois sur ce fruit.

La peau est assez ferme & adhérente à la chair, comme celle de la nivette ; mais elle est d’une couleur un peu plus verdâtre. Le côté exposé au soleil est lavé d’un rouge-clair, chargé ou marbré, d’un rouge plus fonce, & toute la peau est couverte d’un duvet blanc, plus long que celui de la nivette, & qui se détache aisément lorsqu’on le frotte avec la main.

La chair est ferme, succulente, fine, blanche, tirant un peu sur le vert ; elle jaunit en mûrissant. Auprès du noyau il y a des veines ou traits fort rouges… ; l’eau est d’un goût relevé & très-agréable… ; le noyau est long, large, plat, terminé en pointe, rustiqué grossièrement. Il y a beaucoup de vide entre lui & la chair.

Cette pêche mûrit vers la fin de septembre. Pour être bonne, il faut qu’elle soit bien mûre & qu’elle ait passé quelques jours dans la fruiterie.

35. Pavie rouge de pomponne, ou Pavie monstrueux, ou Pavie camu. (Voyez Planche XVI) Persica flore magno ; fructu maximo, pulcherrimo ; carne durâ, nucleo adhærente. Duh.

Cet arbre est très-vigoureux… ; ses bourgeons sont forts & longs… ; sa feuille est grande, dentelée très-finement & légèrement.

Ses fleurs sont grandes, elles ne s’ouvrent pas bien ; leurs pétales étant très-creuses en cuillerons.

Son fruit est rond, d’une grosseur extraordinaire, ayant souvent quatorze pouces de circonférence, il est divisé par une gouttière peu profonde.

Sa peau est mince, unie, couverte d’un duvet très-fin ; du côté du soleil, elle prend une très-belle couleur rouge ; de l’autre côté, elle est d’un blanc tirant sur le vert.

Sa chair est adhérente au noyau, blanche, excepté auprès du noyau & sous la peau du côté du soleil, où elle est rouge ; dure, & cependant succulente. Lorsque l’automne est chaud & sec, son eau est vineuse, musquée, sucrée, très-agréable ; quand l’automne est froid & pluvieux, elle est insipide… ; son noyau est petit & rouge.

Nous avons un pavie rouge, qui diffère si peu du précédent, qu’à peine peut il être regardé comme une variété. Cependant il mûrit un peu plutôt, & n’est pas si gros. Il est