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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/540

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& tellement serrées qu’elles n’en laissent rien appercevoir. Une branche longue de trois pouces, porte jusqu’à quarante ou quarante-cinq fleurs, Ce qui fait un très-joli bouquet.

Les feuilles sont belles & très-longues, d’un vert foncé, pendantes ; la plupart pliées en gouttière & courbées en arc du côté de l’arète. La dentelure est grande, fort profonde & aiguë ; la surdentelure est fine & très aiguë. La grosse arête est blanche & très-saillante. La couleur, la longueur, le nombre & la disposition de ces feuilles, donne à cet arbrisseau un coup d’œil différent de celui des autres pêchers ; elles sont longues, attachées autour de la branche par des queues courtes & grosses, à deux ou trois lignes de distance l’une de l’autre.

Le fruit est rond, assez abondant, & gros relativement à la taille de l’arbre. Un de ces petits pêchers dont la tête n’a que neuf à dix pouces d’étendue, porte quelquefois beaucoup de fruit… ; une rainure profonde le divise suivant sa hauteur, & se termine du côté de la queue, à une cavité serrée & peu profonde ; & du côté de la tête, à un enfoncement assez considérable, dont le milieu, où l’on n’aperçoit point de mamelon, se teint ordinairement de rouge vif ; la chair se teint de la même couleur autour du noyau à cette extrémité du fruit… ; la peau prend rarement un peu de couleur… ; la chair est succulente, mais l’eau est ordinairement sure & amère… ; le noyau est petit & blanc.

Ce fruit très-médiocre, qu’on ne cultive que par curiosité, mûrit vers la mi-octobre.

Ayant d’abord tiré ces petits arbres d’Orléans, je les ai multipliés en semant les noyaux. Les arbres qui en sont venus, ont donné des pêches encore plus mauvaises que celles des arbres d’Orléans. Ce joli arbrisseau décore très-joliment de grandes plate bandes, au premier printemps par la masse de ses fleurs, & pendant le reste de la saison, par celle de ses feuilles.

43. Pêcher nain à fleur double. Persica africana, nana, flore incarnato, phno, sterili. Duh.

Cet arbrisseau ne donnant point de fruit, on ne sait si on doit le ranger parmi les pêchers ou les amandiers, ou s’il ne doit pas être regardé comme un prunier… ; il demeure très-nain, produit beaucoup de fleurs très-doubles, de couleur de rose, & d’une forme très-approchante de celles du pêcher…  ; ses bourgeons sont menus & rouges du côté du soleil, comme ceux de la plupart des pêchers… ; ses feuilles, en sortant du bouton, sont roulées les unes sur les autres, comme celles du prunier ; vues par dessus, on y observe des sillons enfoncés sur les nervures, comme aux feuilles du premier, & par dessous les nervures paroissent plus saillantes qu’au pêcher ; mais elles sont alongées comme celles du pêcher, & cependant un peu plus larges relativement à leur longueur. Leur vert est encore, semblable à celui des feuilles de pêcher.

Au reste, cet arbrisseau ne doit être cultivé que dans les jardins d’ornement.

M. Duhamel, ainsi que les autres écrivains des environs de la Capitale, restreint beaucoup le nombre des pavies, qui, à l’exception d’un très-petit nombre, mûrissent fort mal dans nos provinces du nord. On en compte plus de vingt bonnes variétés dans