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Figure 17, sur le côté, n’auroit pu convenir, parce qu’on n’auroit pu le ramener à la position nécessaire, sans lui faire souffrir une contrainte, qui ralentissant & diminuant trop son accroissement, dérangeroit l’ordre symétrique, détruiroit l’ensemble qui tend à la perfection de tout le corps, & occasionneroit inévitablement des pousses gourmandes sur les courbes, inconvénient que nous avons déjà démontré à l’article de la seconde taille.

Par la deuxième opération, on se procurera d’abord la continuation des mères-branches 6, 9, Figure 17, jusqu’aux points 21, 26, Figure 18 ; viendront ensuite les membres inférieurs 5, 10, jusqu’aux points 19, 28 ; & enfin les membres inférieurs 7 & 8, jusqu’aux points 23 & 24. Cette prolongation doit toujours se faire, autant qu’il est possible, par des bourgeons provenus d’un œil de devant, pour les raisons qui ont déjà été déduites dans la taille précédente.

La troisième opération s’étendra sur les branches fructueuses 41, 42, 4 3, 44, 4 5, Fig. 17, son objet est de leur faire porter quelques fruits, ainsi qu’à leurs branches correspondantes ; & de plus, d’obtenir leur remplacement. Il faudra agir proportionnellement à la force de chaque branche. Les susdites 42, 43, 44, 45, seront en conséquence taillées à fruit, plus ou moins longues, tandis que la branche 41, n’aura aucune charge à cause de son extrême foiblesse. Pour procéder ici à la taille de chaque branche suivant sa force, il faut savoir que si les branches venues sur la partie supérieure du membre inférieur A 28, Figure 18, sont palissées dans l’ordre de leur développement, & décrivent chacune un angle de quarante-cinq degrés avec le membre d’où elles partent, elles doivent avoir environ dix-sept pouces de longueur pour qu’elles puissent se réunir avec celles qui croissent sur la partie inférieure du membre supérieur E 27. Toutes les opérations à faire à leur égard, consistent seulement à les rendre égales entre elles. Ce n’est que par la charge des plus fortes & le soulagement des plus foibles, qu’on parviendra à avoir leurs remplacemens égaux par les branches les plus rapprochées de leur naissance ; observant de ne jamais s’éloigner des branches fondamentales de l’arbre. On peut donner pour règle générale, que toute branche fructueuse qui n’a que six à douze pouces de longueur, doit être taillée avec très-peu ou même point de prétention à fruit ; depuis 15 à 20 pouces on laissera un ou deux fruits ; depuis 15 à 24, deux ou trois fruits. Si on en laissoit davantage, on risqueroit souvent d’être privé de la branche propre à remplacer celle qui, épuisée par une trop forte charge, n’auroit pu fournir à l’accroissement de la branche destinée au remplacement ; car toute autre branche de pêcher qui a porté du fruit, doit être supprimée & remplacée par celle qui pousse le plus près de sa naissance, comme on peut le voir dans les Figures 17 & 18 : cette règle ne regarde que les arbres qui portent leurs fruits sur les bois nouveaux.

Pour avoir une branche propre à servir au remplacement, & à donner du fruit à la taille suivante, il faudra supprimer lors de l’ébourgeonnement, toutes les branches qui pourroient nuire à l’accroissement de celle-ci. Par exemple, une pousse qui aura été jugée d’une force convenable à porter une ou deux pêches ou autres fruits,