Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/615

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cisifs, pour la fin de la maladie où l’obstruction qui peut encore subsister en plus pente partie, demande des remèdes plus forts & plus énergiques. Quand il ne soulage point, & que les crachats ne peuvent point sortir, parce qu’ils sont trop visqueux ou trop tenaces, le kermès minéral donné seul avec du sucre en poudre, ou sous forme de lok avec le sirop de lierre terrestre, à la dose d’un, de deux ou même de trois grains, le remplace efficacement, rélève les forces abattues & rend l’expectoration plus aisée. La gomme ammoniac, l’huile de lin, d’amande, le blanc de baleine, l’infusion d’hysope agissent aussi d’une manière avantageuse. Aussi sont-ils adoptés en pratique.

On doit encore observer que, si à mesure que l’expectoration augmente, les symptômes diminuent ; si elle est insuffisante, & que l’état du malade ne soit point amélioré, il ne faut pas avoir pour elle des égards trop superstitieux. Quelquefois la nature prend d’autres routes & choisit une autre excrétion qui doit fixer toute l’attention du médecin. Meibonius a vu cette maladie se terminer par un cours de ventre qui subsista depuis le commencement jusqu’à la fin : ayant observé que ce flux étoit salutaire, il aida la nature dans ses mouvemens par l’usage habituel des lavemens ; & il ne fut point trompé dans son attente.

Il s’établit quelquefois un cours de ventre avec turgescence dans le commencement de la péripneumonie avec expectoration lente, c’est alors qu’il faut examiner le changement qui arrive : s’il apporte du soulagement, on l’aidera par des laxatif, tels que la décoction de casse, le petit lait avec la limonade. Souvent la diarrhée n’accompagne pas la maladie, mais elle se perpétue quelquefois, quand les autres symptômes sont presque passés, ou ont paru céder ; il se fait une évacuation de matière viciée, pituiteuse, pour laquelle on donne avec succès des purgatifs doux.

Lorsqu’on prévoit que la solution se fera par les urines, ce qui s’annonce par une affection soporeuse & l’intermittence du pouls, on donnera des boissons nitrées ; mais il ne faut pas confondre ces excrétions salutaires avec celles qui sont symptomatiques colliquatives. C’est ainsi qu’une diarrhée colliquative qui surviendroit à la péripneumonie, seroit encore rendue plus funeste par ce traitement. Il faudroit employer des narcotiques, tels que le sirop de diacode dans une décoction de coquelicot, d’althea ; & s’il ne suffit pas, le laudanum liquide à forte dose. L’extrait de quinquina produit ici de bons effets.

Les boissons les plus appropriées sont les décoctions d’orge, de poulet, de petit-lait & l’hydrogala. On soutiendra les forces du malade par les crèmes de ris, d’orge, d’avenat, de sagou ; cette nourriture favorise l’expectoration, rend le danger de suffocation moins pressant.

Les anciens appliquoient des ventouses sur l’endroit affecté, parce qu’ils avoient observé que les parties auxquelles la douleur répondoit, étoient le plus souvent attaquées par la gangrène, qu’elles perdoient plutôt le ton dans ces terminaisons funestes, qu’il falloit en réveiller la vie & la sensibilité. Pringle, conseille l’appli-