Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/616

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cation des vésicatoires sur l’endroit de la douleur. Ils produisent toujours de bons effets en évacuant une quantité d’humeurs âcres & corrosives, en excitant le suintement d’une humeur purulente & d’autres évacuations, telles que des sueurs abondantes ou un flux d’urine.

Vallesius a guéri une infinité de péripneumonies par le seul secours des sueurs, sans qu’il y eût expectoration. Cependant les sudorifiques ne sauroient convenir dans le commencement où il y a un excès de violence, d’inflammation sourde, une tension considérable, & où l’affection dominante ne présente aucune indication de résoudre, indication qui paroît sur la fin, où la matière est plus susceptible des mouvemens heureux que les sudorifiques opèrent. Ce n’est que lorsque la maladie vient de suppression de transpiration, qu’on peut en prescrire l’usage dans le principe. C’est ainsi que les paysans qui sont fort sujets à cette cause, se guérissent par l’usage du vin chaud ou de l’eau de vie. Il faut donc ne les employer qu’au déclin, & ne les donner de bonne heure qu’autant qu’ils sont adaptés à quel qu’autre élément du mode inflammatoire. Ainsi, le vin ne conviendroit point au commencement ; mais on pourroit donner souvent avec avantage le camphre corrigé avec le nitre.

Enfin, on s’abstiendra de donner des purgatifs dans le commencement de la péripneumonie, & sur-tout pendant l’expectoration. Pour l’ordinaire, ils produisent les plus grands ravages en supprimant cette évacuation. Ils ne peuvent & ne doivent être administrés que sur la fin, lorsqu’il faut évacuer une saburre qui infecte l’estomac & le reste des premiers voies.


Péripneumonie, Médecine vétérinaire. Les animaux, ainsi que les hommes, sont sujets à cette maladie ; elle est fréquemment épizootique ; elle fait les plus grand ravages sur les bêtes à cornes de la Franche-Comté où on la connoît sous le nom de Murie.

Pour rendre plus intelligible ce que l’on va dire sur la péripneumonie & sur ses différentes espèces, il est à propos de donner une description courte & précise des principales parties qui constituent le poumon dont l’un ou l’autre lobe, & quelquefois les deux ensemble, sont le siège des diverses espèces de péripneumonie. On divisera cette description en sept Sections.


Section Première. Du poumon en général.
Sect. II. De la trachée-artère & des bronches.
Sect. III. De l’artère & des veines pulmonaires.
Sect. IV. De l’artère & des veines bronchiales.
Sect. V. Des filamens nerveux.
Sect. VI. Des vaisseaux lymphatiques.
Sect. VII. De la respiration & de ses usages.


Section Première.

Du poumon en général, de sa situation & des parties qui entrent dans sa structure.

Le poumon forme un viscère très volumineux, il est partagé en deux parties, dont l’une occupe la droite & l’autre la gauche de la cavité de la poitrine ; elles sont séparées par le médiastin. Il n’est personne qui