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creuse, souvent rameuse, & sur laquelle les feuilles sont alternativement placées.

Lieu. Les terrains humides. ; cultivé dans nos jardins ; la plante est bienne & fleurit en juin & juillet.

Propriétés. Cette plante est aussi essentielle à la cuisine qu’à la médecine, & elle peut tenir lieu d’une infinité d’autres que l’on va chercher fort loin… La semence a une odeur aromatiques douce, ainsi que les feuilles lorsqu’elles sont froissées, & elles sont médiocrement âcres. La racine a une saveur fade quoique un peu âcre. Toutes les parties de la plante sont apéritives ; les feuilles résolutives & vulnéraires ; la racine diaphorétique ; la semence est placée au rang des quatre semences chaudes mineures ; elle est atténuante & diurétique… Le suc exprimé des feuilles & leur infusion, sont légèrement diurétiques & peu usités ; les feuilles, récentes, sous forme de cataplasme sur un sein engorgé, de lait, favorisent la résolution de la tumeur. La racine augmente sensiblement le cours des urines, contribue plus qu’aucun remède connu à la résolution des dépôts formés par le lait ; elle s’oppose même à la formation des dépôts de lait, pourvu que l’inflammation & la fièvre, si elles existent, soient modérées. Les semences contribuent à l’expulsion de l’air contenu dans les premières voies… La racine s’emploie dans les tisanes & apozèmes apéritifs ; la décoction de la racine facilite l’éruption de la petite vérole & le claveau des moutons. On la donne à ces animaux, à la dose de deux onces dans une demi-livre d’eau ; on la fait prendre au bœuf & au cheval à la dose de quatre onces jusqu’à une livre, sur six livres d’eau…

L’expérience prouve tous les jours que le persil tue les perroquets.


Persil de Macédoine. (Voye» Planche XIX, page 592) Apium Macedonicum. Tour. Bubon Macedonicum. Lin. Ces deux auteurs le rangent dans la même classe que le précédent. Par une confusion de noms, on a appelé persil de Macédoine, le maceron. (Consultez ce mot) Ce sont deux plantes très-distinctes & qu’on ne doit pas confondre, ainsi, que plusieurs écrivains l’on fait.

Il diffère du premier par ses tiges, légèrement velues & rameuses, par ses feuilles rhomboïdales, ovales, crénelées ; les inférieures deux fois ailées, celles du sommet simplement ailées & cotonneuses. A, représente la racine ; B, une fleur séparée & vue à la loupe avec ses cinq étamines ; C, la fleur composée de cinq pétales ouverts & recourbés ; D, le pistil ; E, le fruit composé de deux graines ; F, le côté cannelé des graines ; & G, le côté aplati.

La première des deux espèces qu’on vient de décrire, a fourni plusieurs variétés assez agréables, telles que le persil à grandes feuilles, à grosse racine le persil frisé., le persil panaché.

Culture. Après avoir bien défoncée le terrain à cause de la racine pivotante de toutes les espèces de persil, on sème à la volée & encore mieux par rayons, & on recouvre de terre avec le râteau à la profondeur d’un demi-pouce. Dans les provinces du midi, on peut semer dès le mois de février ; & en mars ou en avril, à mesure qu’on s’approche du nord, & même pendant tout l’été dans ces climats. À la seconde année, le persil monte en graine ; mais si on le recoupe à mesure qu’il monte, il durera