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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/648

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3°. On opposera à l’acrimonie des humeurs, les gélatineux, les antiscorbutiques, l’esprit de sel & l’esprit de citron. Les absorbans sont encore très-utiles lorsqu’il y a des indices de dissolution dominante. Pour cet effet, on ne sauroit donner assez tôt le suc des limaçons écrasés avec leur coquille.

Quand la perte est entretenue par une abondance d’humeurs pituiteuses & bilieuses, il faut faire vomir pour débarrasser l’estomac. Cette pratique est analogue à celle que certains médecins suivent en administrant l’ipécacuanha à petite dose souvent répétée.

Les astringens sont bien indiqués dans les hémorragies violentes, lorsque l’atonie est considérable. L’alun est sans contredit un spécifique, mais son emploi est très-délicat, & s’il est donné imprudemment & à une dose trop forte, il peut produire des engorgemens, des concrétions polypeuses, des ulcères, la fièvre, des varices & des cancers à la matrice. Ce n’est donc qu’à un médecin habile qu’il est permis de s’en servir. Merly le donne avec le miel. La meilleure méthode est de le donner dans le petit-lait. Et on prévient les aigreurs qu’il peut occasionner, en donnant des absorbans. On peut en prescrire de plus doux & de moins dangereux, tels que le suc d’ortie & de plantain.

Il est très-important dans cette maladie d’éviter toutes les erreurs du régime. Le repos de l’esprit & du corps est très-nécessaire ; il faut cependant faire un exercice modéré.

Hamilton conseille de combiner les narcotiques avec les astringens. Mais l’opium donné à grande dose, peut rendre le pouls plus plein, plus développé, & augmenter la chaleur & la congestion dans la matrice. Il est avantageux de combiner ce remède avec des purgatifs antiphlogistiques propres à en modérer les mauvais effets, tels que le tamarin, la crème de tartre. Il faut, d’un autre côté, prévenir la production d’un ulcère à la matrice, par des lotions & des fumigations d’eau tiède ; elles sont meilleures avec le lait, l’amidon & les mucilagineux. M. AMI.


PERVENCHE. (La grande) Voyez Pl. XIX, p. 591. Tournefort la place dans la première section de la seconde classe des herbes à fleur d’une seule pièce en entonnoir, & dont le pistil devient le fruit ; & il l’appelle pervinca vulgaris latifolia, flore cœruleo. Von-Linné la nomme vinca major, & la classe dans la pentandrie monogynie.

Fleur. Chacune forme un tube B, plus long que le calice, évasé à son extrémité, & divisé en cinq parties larges & ovales. La corolle semble doublée depuis l’origine des divisions jusqu’à la base du tube. C représente la corolle ouverte ; on voit dans la corolle ouverte les cinq étamines égales & attachées à la même hauteur au tube de la corolle. Le calice est représenté ouvert en D, il est d’une seule pièce, divisé en cinq dents longues & étroites ; il est représenté en entier en E, le pistil F est placé au centre. La fleur est d’un joli bleu.

Fruit G ; deux siliques cylindriques, à une seule valvule, qui renferment des semences H oblongues, presque cylindriques, sillonnées ; elles avortent presque toujours.

Feuilles ; ovales, larges, luisantes, soutenues par de longs pétioles.