Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/695

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

talons, enlève totalement l’appui qui étoit entr’eux & la fourchette, & dès-lors les parois de l’ongle en cet endroit cessant d’être gênées, contenues, & d’avoir un soutien, se jettent & se portent en dedans, d’autant plus aisément qu’il est de la nature de la corne de tendre à le resserrer.

Des pieds dont les talons sont trop hauts, mais larges & ouverts, manquent ordinairement par la pince. Si le vice qui naît du peu d’élévation des talons, est plus grand dans des chevaux long-jointés que dans d’autres, on doit bien comprendre que celui qui résulte de leur trop de hauteur, augmente à proportion dans les chevaux court-jointés, droits sur leurs membres, boutés, arqués ou brassicourts. (Voyez ces mort) Des talons excessivement élevés favorisent la mauvaise position & la direction fausse de la jambe de l’animal. Nous ajouterons encore que tout pied trop alongé, outrepassant en talons sa rondeur ordinaire, a des dispositions réelles à l’encastelure. (Voyez ce mot) Enfin l’expérience nous apprend que l’inégalité des talons est plus commune dans les chevaux fins, quand cette partie est en eux étroite & serrée, & lorsqu’on n’a pas la précaution d’humecter souvent leurs pieds.

2°. Les parties latérales ou les quartiers : celui de dedans est constamment & naturellement plus foible que celui de dehors. Ils doivent être nécessairement égaux en hauteur, autrement le pied seroit de travers, & la masse ne portant que sur le quartier le plus haut, l’animal ne pourroit marcher avec facilité ni avec assurance.

L’inégalité des quartiers provient de plusieurs causes, ou de la main inhabile ou paresseuse du maréchal qui néglige de couper ou d’abattre également, vu le moins de facilité qu’il a dans le maniement du boutoir quand il s’agit de retrancher du quartier de dehors du pied du montoir, & du quartier de dedans du pied hors du montoir ; ou de la surabondance des liqueurs qui nourrissent l’ongle, & qui, à raison de quelques causes occasionnelles, se distribuent en plus grande quantité dans un quartier que dans un autre ; ou de la conformation vicieuse de l’animal, dont le poids, s’il est cagneux ou panard, ou s’il a des jambes de veau, porte plus sur un quartier que sur l’autre, & celui sur lequel il reposera le moins, poussera & croîtra plus que celui sur lequel il s’appuiera davantage, ou enfin, de la situation des poulains élevés dans des pâturages montueux & inégaux.

Cette inégalité ne consiste pas seulement dans celle de leur hauteur véritable ; ils peuvent paroître inégaux en élévation par le rejet & la direction de l’un d’eux en dedans ou en dehors. Ainsi, par exemple, dans un pied dont l’ongle est aride & sec, un des quartiers se jetant en dedans, l’autre, dont l’ongle ne sera pas réellement plus prolongé, mais dont la direction sera perpendiculaire & tombera à plomb sur le terrain, semblera avoir plus de hauteur. Il en sera de même dans le cas où un des quartiers se jetteroit en dehors par les unes ou par les autres des différentes causes qui peuvent donner lieu à cette difformité.

3°. La sole : cette portion de l’ongle qui tapisse en plus grande partie &