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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/698

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Si vous vous apercevez sur le champ que le cheval a le pied serré, desserrez-le, ou bien, retirez le clou qui cause le mal ; si au contraire le mal est ancien, & qu’il y ait du pus, servez-vous des remèdes que nous avons indiqués pour l’enclouûre. (Voyez ce mot)

Pied, (extension du tendon fléchisseur du pied) L’extension du tendon fléchisseur du pied & des ligamens, vient de la même cause que la compression de la sole charnue ; c’est-à-dire, de l’effort de l’os coronaire sur le tendon ou sur ses ligamens.

Cet accident arrive lorsque la fourchette ne porte pas à terre, & elle n’y porte pas 1°. lorsqu’elle est trop parée & que les éponges sont trop fortes ou armées de crampons. Le point d’appui étant alors éloigné de terre, l’os coronaire pèse sur le tendon & le fait alonger jusqu’à ce que la fourchette ait atteint la terre ; 2°. lorsque le pied du cheval porte sur un corps élevé. Le pied étant pour lors obligé de se renverser, l’os coronaire pèse sur le tendon, l’oblige de servir de point d’appui au corps du cheval, & le distend. Enfin, l’extension des ligamens vient des grands efforts & des mouvemens forcés de l’os coronaire.

Cette maladie se manifeste par un gonflement qui règne depuis le genou jusques dans le paturon, & par la douleur que l’animal ressent dans cette partie lorsqu’on la touche, On s’en apperçoit encore mieux au bout de douze ou quinze jours, par une grosseur arrondie qu’on appelle ganglion, (voyez ce mot) située sur le tendon, & qui forme par la suite une tumeur squirreuse, dure, indolente, ronde, inégale & pour l’ordinaire fixe.

Curation. Dessolez le cheval ; il ne sauroit y avoir extension sans qu’il y ait une forte compression de la sole charnue. Appliquez ensuite, le long du tendon, des cataplasmes émolliens que vous renouvellerez trois fois le jour.

Si après quinze ou vingt jours vous apercevez une grosseur limitée au tendon, ou un ganglion, mettez-y le feu en pointe, & laissez l’animal à l’écurie jusqu’à ce qu’il soit guéri ; cette méthode m’a réussi à merveilles dans deux mulets.

M. la Fosse conseille de promener le cheval trois ou quatre jours après l’application du feu, & de le faire travailler une quinzaine de jours de suite ; il a même observé que les chevaux qu’on tenoit enfermés dans les écuries pendant tout le temps du traitement, restoient presque toujours boiteux. L’utilité de cette pratique, quoique peu physiologique, ne doit point être révoquée en doute, puisqu’elle émane d’un praticien aussi estimable.

Pied. (de la rupture du tendon fléchisseur du) On juge que le tendon fléchisseur du pied, est rompu, 1°. en ce que le cheval portant le pied en avant, ne le ramène pas ; 2°. en ce qu’il ne sauroit mouvoir l’articulation ; 3°. en ce que le tendon est lâche lorsqu’on le touche ; on s’en assure même par la douleur que l’animal ressent au paturon, par un engorgement qui survient au haut de la fourchette peu de jours après, & encore mieux quand il est dessolé, par une tumeur à la pointe de cette même fourchette & bientôt par un dépôt qui dénote, avec le secours de la sonde, la rupture du tendon.

Curation. Ne tentez jamais la gué-