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castelure, l’enclouûre, l’étonnement de sabot, le sic ou crapaud, la forme, la foulure de la sole, la fourbure, la fourmilière, le javart encorné, l’oignon, la piqûre, la seime, la brûlure de la sole, les cercles ou cordons & les croissans.

Mais, outre ces maladies que l’on trouvera amplement détaillées par ordre alphabétique dans le corps du dictionnaire, quant à leurs causes & à la manière de les guérir, il en est encore d’autres par lesquelles nous terminerons cet article.

Pied altéré, (le) est un dessèchement de la sole de corne. Ce mal vient souvent de ce que le maréchal a paré le pied jusqu’à la rosée. (Voyez Ferrure) L’air ayant enlevé toute l’humidité du pied, & resserré la sole de corne, il s’en suit la compression de la sole charnue ; ce qui fait boiter le cheval.

Curation. Relâchez, adoucissez & humectez la sole de corne, en appliquant des cataplasmes émolliens & des emmiellures. (Voyez ce mot)

Pied desséché & resserré. La mauvaise méthode que les maréchaux ont de rapetisser, & d’enjoliver le pied, en abattant beaucoup de muraille, en rapant bien le sabot tout autour, & en vidant le dedans du pied, fait qu’on l’expose par-là au contact de l’air. Ce qui enlève une partie du suc de la lymphe nourricière, dissipe l’humidité, dessèche le pied, & le fait resserrer.

Curation. Humectez le pied avec des cataplasmes émolliens, & même avec de la terre glaise mouillée. Elle produit autant d’effet que certains autres remèdes conseillés par quelques auteurs.

Pied foible. ou pied gras. Pied dont la muraille est mince. C’est un vice de conformation qui peut arriver à un pied bien fait tout comme à un pied plat. Les chevaux chez lesquels on remarque ce défaut, sont exposés à être piqués, encloués ou serrés, & même à devenir boiteux par les coups de broc hoirs qui les étonnent,

Curation. Voyez la ferrure de ces sortes de pieds, à l’article Ferrure, Chap. III, Sect. iii, pag. 538.

Pied serré. Nous appelons clou qui serre la veine ou pied serré, un clou qui comprime la chair cannelée.

La chair cannelée peut être comprimée par le clou, lorsqu’il pénètre la muraille & elle lorsque le clou coude.

Le clou pénètre entre la muraille & la chair cannelée, lorsque le fer est étampé trop maigre.

La chair cannelée peut encore souffrir une compression, lorsqu’il se trouve une souche ; pour lors, la pointe du clou passant devant la souche ou derrière, elle fait fonction de coin qui comprime la chair cannelée ; ou lorsque la contre-perçure étant trop grande, le clou se tourne de côté, & fait élargir la corne, ou enfin, lorsque le clou est trop fort de lame. Dans tous ces cas, la chair cannelée est comprimée, les vaisseaux sont resserrés, & la circulation étant interceptée, il en naît l’inflammation & la formation du pus.

Curation. Pour reconnoître le mal, sondez avec les triquoises, & l’endroit où le pied sera plus sensible vous en indiquera le siège. Si l’accident est récent, il n’y aura qu’une simple inflammation ; s’il est ancien, il s’y formera du pus.