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y sont plus sujets que ceux qui pâturent dans les prairies. En 1780 je trouvai dans la vésicule du fiel d’un bœuf, un calcul rond, de la grosseur d’un œuf de pigeon, formé de plusieurs couches ou lames posées les unes sur les autres, qui se détachoient facilement & prenoient feu aisément à la flamme d’une chandelle. Nous pourrions encore rapporter plusieurs exemples de pareilles pierres trouvées dans les reins & dans la vessie des chevaux. Les premières sont dures & compactes, pour l’ordinaire, tandis que les secondes ne le sont pas, & se brisent aisément sous les doigts ; comme elles contiennent plus de sels que celles des reins, c’est une cause qu’elles décrépitent davantage sur le feu.


De la formation des pierres.

Les auteurs sont partagés sur la cause de la formation des pierres. Le sentiment le plus probable de tous, est que ces concrétions se forment à la suite du ralentissement & de inaction des sucs dans les couloirs exposés à un frottement plus considérable ; quand la sérosité se trouve arrêtée, & qu’elle est forcée de séjourner, les parties s’unissent js’épaifiissent, se durcissent à peu près de la même manière que l’urine s’attache aux côtés du vase dans lequel on la laisse reposer, ou bien, comme le tartre qui se forme à la racine des dents. Les pierres augmentent peu à peu de volume, par l’apposition de nouvelles couches ; en un mot, point de pierre, dans la vessie sur-tout, qui njait un noyau,


Des moyens pour guérir là pierre, dont les bœufs & les chevaux.

Nous ne croyons point qu’on puisse trouver pour les animaux, sur-tout de grande taille, des médicamens qui, pris par la bouche, soient capables de dissoudre une pierre, lorsqu’elle est formée dans la vessie ; ils seroient trop altérés quand ils arriveroient à ce viscère. C’est donc mal à propos qu’on a vanté l’usage de l’uva ursi, du savon d’Espagne, de l’eau de chaux, &c. ; ces remèdes ont été toujours infructueux. Le plus sûr moyen, selon nous, est de faire l’extraction de la pierre, par l’opération de la taille ou lithothomie ; mais avant de la pratiquer, il faut s’assurer de l’existence de ce corps. Les signes qui l’indiquent, sont équivoques & univoques.

Les premiers sont les douleurs, aiguës que le cheval éprouve en urinant ; il ne rend que très-peu d’urine à la fois, quelquefois mêlée de sang, sur-tout si l’animal a un peu marché ; enfin il donne les signes qui caractérisent la rétention & la suppression d’urine. (Voyez ces mots)

Les seconds, ou les signes univoques, ou certains, sont ceux qui se tirent des sens & que l’on connoît par les doigts : pour connoître donc si la pierre existe dans la vessie, abattez le cheval, renversez le sur le dos, & élevez lui le train de derrière, introduisez dans l’anus la main trempée dans l’huile, appliquez-la à la face interne de l’intestin rectum, du côté qui répond a la vessie, & vous vous assurerez par ce moyen de l’existence de la pierre.

Pour disposer l’animal à l’opéra-