Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/726

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sidérale pour geler l’eau dans les pompes, dans les augets ; il convient de leur porter deux fois par jour de l’eau dégelée. Il est encore très-bon, dans la belle saison, de placer au milieu de la volière, une ou deux grandes terrines plates, hautes de deux à trois pouces, pleines d’eau, le pigeon vient s’y baigner avec plaisir, sur-tout quand le temps menace d’orage ; c’est un plaisir que de le voir avec son bec, avec sa tête, faire voler l’eau sur tout son corps ; ces différentes attentions sont plus minutieuses que fatigantes, & toutes contribuant à la bonne santé des captifs.

Olivier de Serres propose différens moyens d’engraisser les pigeons, je ne les ai pas éprouvés & le dernier répugne à ma sensibilité. « Vous engraisserez, dit-il, tous pigeonneaux pattus & en perfection, si estants jà fortifiés, avant toutefois qu’ils puissent voler, leur arrachez des grosses plumes des ailes pour les arrester au nid, ou leur attachez les pieds, afin de n’en pouvoir bouger, ou bien leurs brisez les os des jambes. Dont ne pensant qu’à manger, dans peu de temps deviendront gras au superlatif degré. De tous ces moyens, le dernier est le plus efficacieux, d’autant que dans trois ou quatre jours seront délivrés de la douleur de leurs jambes, & à cause de la rupture d’ocelles auront perdu l’espérance de pouvoir sortir du nid, ce qui n’advient par les deux autres, parce que cuidans se replumer & se délier, se tourmentent continuellement à l’intérêt de leur graisse. »

Dans chaque espèce de pigeon, le père & la mère avalent le grain & le dégorgent ensuite dans le bec ouvert des petits. Comme le pigeon avale sans mâcher, il est à présumer que le grain sec & dur ne conviendroit pas aux petits, & qu’il doit avoir acquis dans l’estomac du père ou de la mère le premier degré de ramollissement & de digestion. On observe également ce fait sur les pigeons de volière comme sur les bisets.


PIGEONNIER, (voyez Colombier)


PILOSELLE ou OREILLE DE SOURIS. (Voy. Planche XXI) Von-Linné la nomme tricracium pilosella & la classe dans la l’agénésie polygamie égale. Tournefort la place parmi les fleurs à demi-fleurons dont les semences sont aigrettées, & il l’appelle dens leonis, qui pilosella officinarum.

Fleurs ; composées d’un amas de demi-fleurons dans le disque & à la circonférence. A, représente un de ceux du disque, c’est un petit tube terminé par une languette à cinq dentelures égales. La figure B offre un des demi-fleurons de la circonférence. Le calice général est représenté en C, composé d’écailles linéaires & velues, qui environnent le placenta.

Fruit ; les semences D, reposent sur le placenta ; elles sont oblongues, à quatre angles aigus, couronnées d’une aigrette simple ; les fleurs sont jaunes.

Feuilles ; très-entières, ovales, blanchâtres & par dessous couvertes de longs poils.

Racine ; longue, en forme de fuseau & fibreuse.

Port. Les tiges en forme de hampe, grêles, sarmenteuses, velues, rampantes & prenant racine par leurs nœuds ; les fleurs naissent au sommet