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fort qui l’a découvert dans le Levant.

9. Pin de Jersey. Pinus foliis geminis brevioribus, conis parvis, squammis acutis. Mill. Pin à deux feuilles courtes, à petits cônes, à écailles aiguës.

10. Pin de Virginie à trois feuilles. Pinus foliis ternis, conis longioribus squammis rigidioribus. MiL. Pin à trois feuilles très-longues, à cônes plus longs, dont les écailles sont roides. Je crois que c’est le pinus tæda de Von-Linné.

11. Pin d’encens. Pinus foliis longioribus, tenuioribus ternis, conis maximis laxis. Mill. Pin à trois feuilles plus longues & plus menues, & à très-grands cônes lâches.

12. Pin de Virginie, à feuilles longues, menues, à cônes hérissés. & menus.

13. pin du Lord Weymout ou Pin blanc d’amérique. C’est celui que M. Duhamel appelle pin de Canada, à cinq feuilles, & ce doit être le pinus strobus de Von-Linné. Pinus foliis quinis ; conis pendentibus. Pin à cinq feuilles pendantes ainsi que les cônes. Il est originaire de la Virginie & du Canada, & les anglois lui ont donné le nom du Lord qui l’a cultivé dans leur île. Ces cônes sont fort longs, composés d’écaillés unies & tendres, contenant d’assez gros pignons qui en sortent fort aisément, & qu’il faut, par cette raison, recueillir de bonne heure. Cet arbre se plaît dans une terre humide & légère. La couleur de son bois l’a fait nommer pin blanc. C’est le pin qui s’élève, le plus haut dans nos cultures ;

14. Pin de marais, à trois feuilles très-longues, pinus foliis ternis longissimis. Mill.

15. Pin de Sibérie, à cinq feuilles. Pinus foliis quinis siberiensis.


CHAPITRE III.

Observations détachées sur quelques espèces de pins.

Von-Linné réunit au genre des pins les mélèses & le cèdre ; comme il en a dejà été question, je n’y reviendrai pas, ainsi consultez ces mots.

1. Du pin Mugho ou crin. On le trouve en Suisse près du village de la Ferière entre Valanqui & la Chaudefond ; c’est un vilain arbre qui s’élève à la hauteur de 10 à 12 pieds au plus, & même c’est très-rare ; sa hauteur ordinaire est de six à sept pieds, & il fructifie ; & ces arbres sont toujours rabougris..

Il est bien difficile de marquer un caractère constant & distinctif entre ses feuilles & ses cônes & ceux du pinus silvestris ; sa feuille est seulement plus courte ; mais cette légère différence ne tient-elle pas à ce que l’arbre entier est plus petit & plus mal conditionné dans les marais que dans les terrains ordinaires où croît le pin ? Cependant la grande différence du port du mugho ou crin, les lieux, fangeux & marécageux dans lesquels il végète, le feroient regarder comme une espèce particulière, s’il est vrai que sa petite croissance, son air rabougri, sont la suite de l’humidité du sol ; mais dans les montagnes voisines de la Chaudefond, on ne trouve pas cette espèce. La graine cependant devroit y être portée par les vents & germer de la même manière que celle des autres pins, à une distance