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de l’animal dépend de l’usage abondant du quinquina & des acides, comme nous l’avons déjà conseillé dans les articles péripneumonie putride, maligne, &c.

Si on a lieu de soupçonner un ulcère dans les reins ou dans la vessie[1], il faut mettre l’animal à une diète rafraîchissante, à des boissons de nature adoucissante, incrassante & balsamique : telles sont les décodions de graine de lin, de racine de guimauve, avec la réglisse, les dissolutions de gomme arabique, &c. qu’on préparera de la manière suivante :

Prenez de racine de guimauve, six onces ; de réglisse, demi-once ; faites bouillir dans cinq pintes d’eau jusqu’à réduction de moitié ; passez ; faites fondre dans cette décoction, de gomme arabique, quatre onces ; de nitre purifié, une once ; on en donnera une demi-bouteille, quatre ou cinq fois par jour.

L’usage précipité des remèdes astringens a souvent eu, dans cette maladie, des suites funestes ; car si le sang est arrêté trop promptement, les caillots retenus dans les vaisseaux, peuvent produire des inflammations, des abcès, des ulcères, &c. Cependant, si le cas devient pressant, si l’animal paroît souffrir de cette évacuation, il est nécessaire d’en venir à des astringens doux. On donnera donc à l’animal atteint du pissement de sang, trois fois par jour, dix à douze onces d’eau de chaux, avec une demi-once de teinture de quinquina.

On appliquera sur les reins des linges trempés dans de l’oxicrat froid, ou de l’eau commune froide.

Pour prévenir le pissement de sang dans les animaux qui y sont sujets, ils seront conduits avec sagesse, soit par le régime, soit par le travail qu’on exigera d’eux, & on les fera saigner de temps en temps, si le pissement de sang est dû à la pléthore. M. BRA.


PISTACHIER. Von-Linné le classe dans la dioécie pentandrie, & le nomme pistacia vera ; Tournefort l’appelle therebinthus indica Theophrasti, seu pistacia Dioscoridis, & le classe dans la troisième section de la dix-huitième classe des arbres à fleurs apétales, mâles & femelles, sur des pieds différents.

Fleurs mâles ; composées d’un chaton, formé de plusieurs petites écailles, d’un calice propre, découpé en cinq parties & renfermant

  1. Il est assez difficile de s’assurer de l’existence de cet ulcère, les urines bourbeuses, purulentes & fétides, n’en sont pas toujours un signe certain, parce que le pus qui est formé dans d’autres viscères, le porte quelquefois vers les voies urinaires ; d’ailleurs, il n’est pas toujours aisé de décider si cette matière blanche & opaque que l’urine dépose, & que l’on prend communément pour du pus, en a véritablement le caractère. On est tous les jours exposé à y être trompé dans la pratique. Cependant, si la cause du pissement de sang a été une pierre dans les reins ou dans la vessie, & que les urines soient purulentes & fétides, on est fondé à suspecter un ulcère dans ces parties, comme suite des excoriations auxquelles elle donne souvent lieu. On a encore droit de le soupçonner si la maladie est l’effet de quelques substances corrosives, & il ne sera plus permis d’en douter, si, après avoir laissé reposer l’urine suspecte, & avoir battu dans de l’eau chaude le sédiment qu’elle a déposé, il se mêle intimement avec l’eau & la blanchit.