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de vue qu’ils ont voulu l’appeler plaie. (Voyez Brûlure.)

Article second. D’après cette définition, il est clair que la plaie doit être le produit de l’application violente de tout corps capable d’enlever aux parties molles leur intégrité, qu’ainsi un instrument dur & tranchant, pointu ou obtus, poussé cependant de manière qu’il détermine une division des parties molles, sera la cause de la plaie.

Article troisième. L’on donne différens noms aux plaies : 1°. eu égard à la cause qui les produit, tantôt on l’appelle coupure, incision, piqûre, plaie obtuse ; 2°. la plaie elle-même présente des différences qui font varier sa dénomination ; elle est grande ou petite, égale ou inégale, curable ou incurable, mortelle ou non mortelle ; 3°. à raison de la figure, la plaie est droite ou courbe, oblique ou parallèle ; 4°. la plaie, respectivement à la partie qu’elle intéresse, est ou simple ou comprimée.

La considération du tempérament de l’animal blessé, sa constitution, son âge, la saison, le pays, &c. toutes ces choses établissent autant de différences des plaies, différences d’autant plus essentielles, qu’elles dirigent le chirurgien vétérinaire dans le pronostic qu’il doit porter, & dans le traitement qu’il doit suivre.

Article quatrième. Les accidens ou affections contre-nature qui surviennent aux parties molles, par l’effet de leur division, paroissent avec plus ou moins d’intensité, & sont plus ou moins nombreux ou plus ou moins variés.

La lésion des fonctions de la partie blessée dérive nécessairement de cette division ; l’espèce d’instrument, la nature des parties blessées, rendent plus fâcheux ou moins terribles les accidens qui en dépendent ; de cette division naissent la tuméfaction, la douleur, la chaleur, accidens qui sont quelquefois les avant-coureurs d’un autre symptôme consécutif, appelé suppuration, les premiers accidens diminuent & disparoissent enfin à proportion que ce dernier continue ; d’où l’on doit regarder la suppuration comme salutaire & même indispensable pour la guérison de certaines plaies, puisque ce n’est que par elle, & par cette seule voie, que la nature peut procurer la réunion des parties molles ; c’est aussi, par l’effet de la même division, qu’un accident non moins fâcheux que le précédent, connu sous le nom d’hémorragie, a coutume de paroître. (Voyez Hémorragie) Elle est plus commune à certaines plaies qu’à d’autres, mais elle est toujours le produit de l’ouverture des vaisseaux sanguins. Cet écoulement sanglant est plus ou moins considérable, à proportion que les vaisseaux ouverts sont plus ou moins nombreux, & ont un calibre plus ou moins grand.

Article cinquième. S’il est aisé de reconnoître des plaies qui n’intéressent que les tégumens, il est souvent très-difficile de s’assurer de l’étendue & de la direction de celles qui sont profondes ; pour lors il ne suffit pas que l’artiste vétérinaire ait une entière connoissance anatomique de la partie, il faut encore qu’il sache la position dans laquelle se trouvoit l’animal blessé lorsqu’il a été frappé, la violence avec laquelle le coup a été porté, quel est l’instrument dont on s’est servi ; à l’aide