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CHAPITRE PREMIER.

Caractère du genre.

Si, à la manière des botanistes, on considère les parties de la fructification de cet arbre, on trouvera peu de différence avec celle du poirier ; cependant les fleurs & les fruits du pommier ont un caractère particulier, facies propria, qui les fait distinguer de tous les autres, quoiqu’ils aient plusieurs points d’approximation. Les poires sortent le long du pédicule commun ; les pommes, au contraire, & les fleurs tiennent à l’extrémité de ce pédicule, ce qui les rassemble en bouquets. Le calice de la fleur est cotonneux ; la fleur est en général plus grande que celle des poiriers, presque toujours plus ou moins colorée & souvent vivement colorée, ce qui rend cet arbre si agréable lorsqu’il est en pleine fleur ;… des feuilles naissantes & d’un vert tendre, luisant, accompagnent les bouquets de fleurs ;… l’embryon, placé au bas du pistil, se change en un fruit dont la forme varie suivant les variétés ou les espèces jardinières ; (consultez ce mot) ses deux extrémités sont ordinairement aplaties ; celle où l’œil est placé, & qu’on nomme ombilic, est bordée par les échancrures desséchées du calice, qui y subsiste jusqu’à la maturité du fruit. L’autre côté présente également une cavité au milieu de laquelle s’implante la queue ou pédoncule ;… le centre du fruit est occupé par cinq loges, joliment prononcées en étoile dans plusieurs variétés. Une membrane mince & transparente, & d’une consistance solide, forme ces loges ; les feuilles sont alternativement placées sur les branches ; la forme elliptique varie peu. Leur partie inférieure est couverte d’un duvet, & elle est relevée d’arêtes saillantes ; la supérieure est un peu rude au toucher, & leurs bords sont dentelés. L’arbre est de moyenne hauteur ; livré à lui-même, il étend beaucoup ses branches, & petit à petit, par leur propre poids & par celui du fruit, elles s’inclinent contre terre.


CHAPITRE II.

Caractère des espèces.

On ne doit jamais perdre de vue que le mot espèce ne peut pas être pris à la rigueur & dans l’acception que lui assignent les botanistes. Il s’agit ici, comme pour tous les arbres fruitiers, des espèces jardinières (consultez ce mot) qui ne se reproduisent pas par les semis, mais se conservent & se perpétuent par la greffe. On divise les pommes & arbres, en pommiers à fruits à couteau, & en pommiers à fruits à cidre. On entend par fruits à couteaux ceux que l’on sert sur nos tables, & la liqueur des autres donne la boisson appelée cidre.


Section Première.

Des pommiers à fruits à couteau[1].

I. Calville D’été. Malus fructu parvo, sub-conico, costato, pulchrè

  1. Le Traité des arbres fruitiers de M. Duhamel, fournit cette section toute entière.