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longue de six à neuf pouces, un peu tournée sur un côté, & composée de rameaux doubles dont un est toujours plus long que l’autre ; les épillets sont un peu comprimés, se partagent en deux, longs de 5 ou 6 lignes, & n’ont pas plus de sept fleurs, ils sont communément verdâtres, & quelquefois un peu rougeâtres vers le sommet des balles ; les barbes ont une ligne de longueur. Cette plante croît dans les prés humides & arrosés ; elle est très bonne.

3 Festuque des troupeaux. Festuca ovina. Lin. Gramen foliis junceis, brevibus, majus, radice nigra. Scheu. Quoique cette plante graminée ne puisse pas rigoureusement être regardée comme une plante des prairies, à moins qu’il ne s’agisse de celles des pays secs & montagneux, elle mérite cependant de trouver ici une place & d’être connue, parce qu’elle fournit un excellent pâturage aux moutons.

Ses tiges sont hautes d’un à deux pieds, grêles, lisses, nues dans la moitié supérieure, & un peu anguleuses ou imparfaitement cylindriques ; ses feuilles sont très-menues, & à peine larges d’une ligne, & souvent beaucoup moins ; la panicule est lâche, quelquefois tout-à-fait resserrée, longue de 2 à 3 pouces, & un peu tournée d’un seul côté ; les rameaux inférieurs sont les plus longs, & souvent ouverts à angles droits. Les plantes de ce genre sont le calice formé par deux valves ; les épillets oblongs ; arrondis, à fleurs rangées sur deux côtés, dont les arêtes naissent au dessous du sommet des valves ; ses épillets sont divisés en deux, & composés de 5 à 7 fleurs, dont les balles sont d’un vert jaunâtre & très-pointues… Cette plante fournit une variété qui se distingue par la couleur de ses tiges & de ses épillets, qui sont d’un rouge obscur, tirant sur le violet : elle croît dans les pays secs & montagneux.

4. Festuque flottante. Festuca fluitans. Lin. Gramen paniadatum aquaticus fluitans. Tourn. Cette plante est dans le même cas que la précédente ; c’est-à-dire, étrangère aux prairies ; mais il convient d’en parler, parce que les chèvres, les moutons, les chevaux en mangent l’herbe verte ; les oies en aiment beaucoup les semences.

Ses tiges sont longues d’un à trois pieds, plus ou moins droites, feuillées, & garnies de 3 ou 4 articulations ; ses feuilles sont lisses, molles, un peu rudes, en leurs bords, & en leurs nervures, & larges de 2 à 3 lignes ; la panicule est fort longue & presque resserrée en épi, & composée d’épillets alongés, grêles, cylindriques, lisses, d’un vert blanchâtre, & portés d’abord sur des pédoncules fort courts, mais qui s’allongent ensuite & se réunissent sensiblement ; les fleurs du sommet des épillets tombent de bonne heure. On trouve cette plante sur les bords des ruisseaux & des fossés aquatiques.


Brome. Bromus. Figure 13.

1. Brome gigantesque. Bromus giganteus. Lin. Gramen avenaceum, glabrum, paniculâ è spicis raris, strigosis compositâ, aristis tenuissimis. Tourn. Tige haute de trois à cinq pieds, feuillée, articulée & assez ferme ; ses feuilles larges de six à sept lignes,