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garnies d’une nervure blanche très marquée, presque lisses des deux côtés, velues sur leur gaine & rudes lorsqu’on les fait glisser entre les doigts de haut en bas ; sa panicule est très lâche, longue d’un pied au moins, composée de rameaux doubles, fort longs, & qui soutiennent des épillets extrêmement petits ; ces épillets sont cylindriques, presque lisses, verdâtres ou un peu violets vers le sommet de leurs écailles… Dans les prés couverts, cette plante donne beaucoup de paille, & elle est recherchée par le bétail.

i. Brome rude. Bromus squarrosus. Lin. Gramen avenaceum, locustis ampli oribus, candïcantibus, glabris, aristatis. Tourn. Cette plante ne doit pas en général être comptée parmi celles des prairies, puisqu’elle est annuelle ; mais elle est estimée en Italie comme fourrage ; sa semence est bonne pour la nourriture de la volaille & des pigeons ; la paille a les mêmes qualités que celle du seigle ; sa tige est haute de deux pieds, & quelquefois davantage ; ses feuilles sont larges de 2 à 3 lignes, velues en dessous & un peu rudes lorsqu’on les fait glisser entre les doigts ; la panicule est lâche, penchée dans la maturité des semences, & remarquable par ses épillets ovales, assez gros, & composés de 7 à 9 fleurs, dont les balles & leurs barbes divergent un peu à mesure que la maturité des fruits se perfectionne… Dans les terrains secs, les bromes des champs, des toits, & en général toutes les espèces fournissent un assez bon fourrage pour les vaches & pour les troupeaux.


Avoine. Avena. Figure 14.

Le calice formé de deux valves contient plusieurs fleurs, dont la valve porte sur le dos une arête tortillée. Au surplus, consultez la description de l’avoine cultivée. On compte douze espèces d’avoine, & nous ne parlerons que de trois, parce que les autres sont, ou étrangères à la France, ou annuelles, & par conséquent inutiles pour des prairies pérennes.

I. Avoine élevée. Fromental. Avena elatior. Lin. Gramen avenaceum, elatius, jubâ longâ splendente. Vail. B. Gramen nodosum, avenaceâ paniculâ. Tourn. Ceux qui ont écrit sur les prairies, sont tombés dans de grandes confusions, pour avoir adopté des noms anglois, dont ils ont fait de fausses applications à des plantes très-différentes, & les anglois eux-mêmes ne sont pas exempts de ce reproche. On a confondu avec le fromental les différentes espèces de raygras, & le vrai raygras des anglois est un lolium. Il est absurde de changer nos anciennes dénominations généralement adoptées, & de leur en substituer de nouvelles, lorsque l’on ne s’est pas assuré botaniquement de l’identité des espèces.

Ses racines sont fibreuses, rampantes & poussent des tiges hautes de 3 ou 4 pieds, garnies de feuilles lisses, cannelées, larges de 3 lignes ou environ ; la panicule est longue de 6 à 10 pouces, assez lâche, mais fort étroite & pointue ; les épillets sont composés de deux fleurs, dont une fertile est chargée d’une balle courte, & l’autre imparfaite ou stérile, en porte communément une