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long qui reçoit le vin au sortir du pressoir…

Ces pressoirs à pierre ou à tenon rendent, dit-on, plus de vin qu’un pressoirs étiquet. C’est M. Bidet qui parle : cela est vrai, si on a égard à la grandeur du bassin de l’étiquet qui est toujours beaucoup moindre que celle de ces premiers pressoirs ; mais malgré la forte compression de ces premiers, par rapport à l’étendue de leur bras de levier, il faut convenir qu’ils sont beaucoup plus lents, & qu’il faut employer pour l’ordinaire dix ou douze hommes, au lieu de quatre, pour l’étiquer, si on lui donne une roue verticale au lieu d’une roue horizontale, ce qui est plus facile qu’aux pressoirs à tesson ; je ne dis pas impossible, car on peut augmenter la force de la roue horizontale de ces pressoirs, par une roue verticale à côté de l’horizontale. Pour lors on range autour de la roue horizontale une corde suffisamment grosse ; cette corde y est arrêtée par un bout, & son autre bout va tourner sur l’arbre de la roue verticale. D’ailleurs ces pressoirs cassent très-souvent, & quoiqu’il soit très-aisé d’en connoître la cause, on ne la cherche pas. Ne voit-on pas que ces grands arbres que je nomme bras de levier, & qui ont leurs points d’appui au milieu des quatre jumelles vers la ligne perpendiculaire, soit qu’on les élève, soit qu’on les abaisse, forment un cercle à leur extrémité, ce qui fatigue la force de la vis qui est très-élevée, & qui devroit tourner perpendiculairement dans son écrou, & souvent la fait plier & casser ; ce qui sera toujours très-difficile à corriger cependant au lieu d’arrêter l’écrou par deux clefs qui percent les dents des arbres, il faut le laisser libre de changer de place, en appliquant aux deux côtés de ces deux arbre un châssis de bois ou de fer dans lequel on pratiquera une coulisee. L’écrou aura à ses les deux extrémités un fort boulon de fer arrondi, qui glissant le long de la coulisse, fera avancer & reculer l’écrou d’autant d’espace que le cintre que formeront les arbres en sera en-deçà ou en-de la de la ligne perpendiculaire de la vis. Par ce moyen, on empêchera la vis de plier & l’on diminuera considérablement les frottemens. Pour diminuer ceux que l’écrou souffriroit en changeant de place, on l’arrondira par dessus & l’on y posera des roulettes.

Il faut pour ces sortes de pressoirs un bien plus grand emplacement par rapport à leur longueur que pour les autres, ce qui, joint à leur prix considérable, ne permet pas à tout le monde d’en avoir.

Pressoir a étiquet. (Planche XXVI, Fig. 2, pag. 370)

AB, vis… 2, 3, 4, la roue… CD, écrou… 5, 5, 6, 6, 7, 7, clefs qui assemblent les moises ou chapeaux… 8,8, liens… G H E F, jumelles… KL, mouton… gk, la maie… QM, RN, OP, chantiers… kl, faux chantiers… W, barlong… S, marc… TT, planche… iiab, garniture qui sert à la pression… VX, arbre ou tour… Y roue… Z, la corde.

L’étiquet est aujourd’hui plus employé que les pressoirs à grands leviers, parce qu’on le place aisément par-tout ; sa dépense est bien moindre tant pour la construction que pour le nombre d’hommes dont on a besoin pour le faire tourner. Si au lieu de la roue horizontale Y, placée en face du pressoir, & à la-