Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/540

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facile d’obvier en fermant supérieurement cette espèce de vase, & en le garnissant, à trois ou quatre doigts de son extrémité la plus mince, d’une soupape qui ouverte par la plus légère pression, & pouvant le refermer sur le champ & à volonté, ne laisseroit échapper de cette liqueur que la quantité que l’animal malade pourroit en recevoir sans danger.

Au reste, non-seulement nous donnons ces évacuans aux animaux en les leur faisant prendre par la bouche, mais nous les leur administrons en lavemens, avec d’autant plus de succès que les gros intestins offrant par leur étendue & par leur volume, sur-tout dans le cheval, beaucoup de prise à ces substances, leur effet en est nécessairement augmenté ; c’est ainsi que communément nous déterminons par ce moyen l’évacuation trop tardive qu’auroit dû occasionner un purgatif administré en substance ou en breuvage ; très-souvent aussi en employant des purgatifs plus actifs, vidons-nous par cette voie, de la manière la plus salutaire, des animaux en qui ces mêmes purgatifs donnés autrement auroient pu causer des ravages ; comme nous employons très-utilement de cette façon celles de ces substances qui sont plus puissantes encore, dans des cas où il s’agit de provoquer une irritation plus ou moins forte ; alors nous injectons la liqueur avec la seringue qui la pousse beaucoup plus loin qu’elle n’est portée quand les lavemens sont simplement vidés avec l’espèce de marmite à long bec, dont on se sert très-commodément dans les circonstances où l’animal voudroit repousser sans cesse la liqueur au dehors, & où cette même liqueur lancée & dardée avec force contre les parois des intestins, accroît l’irritation que des lavemens émolliens, rafraîchissans, anodins, & ordonnés à propos, doivent appaiser, &c M. BRA.



QUARTAUT. Vaisseau ou futaille propre à renfermer des liqueurs, particulièrement du vin. Le quartaut est plus ou moins grand suivant la diversité des lieux où il est en usage. En France, il y en a de deux sortes qui sont du nombre des vaisseaux réguliers, marqués sur la jauge ou bâton dont on se sert pour jauger les divers tonneaux à liqueurs ; l’un est le quartaut d’Orléans, & l’autre le quartaut de Champagne ; Celui d’Orléans est la moitié d’une demi-queue ou le quart d’une queue du pays ; il contient 13 setiers & demi ; chaque setier de 8 pintes de Paris, ce qui revient à 108 pintes… À Blois, à Muids, à Dijon, à Mâcon, le quartaut est semblable à celui d’Orléans… Le quartaut de Champagne est aussi la moitié d’une demi-queue, ou le quart d’une queue de cette province. Il contient ordinairement 16 setiers, faisant 96 pintes ou le tiers du muid de Paris. Il y aussi des demi-quarts qui tiennent à proportion des quartauts… Quelques-uns appellent quartaut une petite futaille à vin, qui est la qua-