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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/560

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dans deux cuillerées d’une décoction de quinquina ; tout comme la teinture de mars par l’esprit de sel, depuis cinq jusqu’à vingt gouttes dans une cuillerée d’une infusion amère, sont deux remèdes qui méritent les plus grands éloges.

On en viendra à l’application des frictions mercurielles, si l’on soupçonne que le rachitis dépende d’un vice vénérien. Mais on doit avertir ici qu’il seroit très-dangereux de pratiquer cette méthode, sans auparavant y avoir disposé le malade par un régime & une préparation convenables.

Buchan nous apprend qu’on a plusieurs fois tiré de grands avantages du séton & du cautère dans cette maladie. Il les regarde sur-tout comme très-nécessaires aux enfans qui abondent en humeurs. Ils peuvent être aussi nuisibles, en procurant l’évacuation des sucs nécessaires dans ceux qui sont déjà trop assombris. Boerhave veut qu’on applique de temps en temps des vésicatoires ; mais il veut aussi que, dès qu’ils ont commencé à mordre, on dessèche la plaie pour en appliquer de nouveaux. On ne peut disconvenir qu’une pareille méthode ne soit cruelle ; mais il faut avouer qu’elle peut être aussi d’une très-grande utilité, en imprimant au principe de vie une nouvelle manière d’être, & en donnant à la nature quelques secousses qui peuvent la porter à faire quelque effort.

À ces remèdes que nous venons d’indiquer, il faut ajouter les écailles d’huîtres à la dose d’un scrupule, trois fois par jour, remède si recommandé par de Haen ; & l’usage de la garance, dont les expériences de M. Duhamel démontrent les effets comme toniques dans le cas d’affection des os. Le vin vieux est encore un excellent remède dans le rachitis. En général, on donnera la préférence au vin de Bordeaux. Mais ceux qui ne pourront point se procurer cette espèce de vin, donneront à la place du vin de Bourgogne, du vin de Languedoc, ou du Roussillon ; & enfin on substituera la bière douce, le cidre ou le poiré au vin, quand on ne pourra se procurer aucune de ces espèces. On a inventé des corsets & des bottines, pour remédier au défaut de conformation. Mais ces machines sont d’autant plus préjudiciables, qu’on veut par là forcer la nature à se plier. M. AMI.


RACINE. Partie par laquelle les arbres, les plantes tiennent à la terre, ou à d’autres végétaux, ou aux pierres, &c. ; de ce dernier nombre sont les plantes parasites, telles que le guy, la cuscute, les lichens, &c. (Consultez ces mots)

Cet organe, doué d’une grande force de succion, est destiné à pomper une partie des sucs nécessaires à l’accroissement & à l’entretien des plantes. Avant d’examiner quelles sont les espèces de racines, quelles sont leurs fonctions, attachons-nous à suivre leur premier développement.

Prenons pour exemple un noyau d’abricot & un haricot, parce que dans tous les noyaux & dans les fruits des plantes légumineuses, le développement est très-bien caractérisé. Le bois du noyau d’abricot, de la pêche, de l’amande, &c. résiste pendant long-temps au marteau avant de se briser, cependant quelques jours de germination sépareront sans peine les deux coquilles qui