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la supplée en partie, mais qui supposé que la fermentation n’a pas été établie dans le monceau. Les graines des sommets des tiges sont beaucoup plus petites que celles du bas ; avec un crible à cribler, dont les trous sont proportionnés à la grosseur des premières, on les sépare des autres. Cette séparation devient nécessaire, parce que la fécule de ces graines absorbe pendant le pressurage plus d’huile qu’elles n’en donnent ; elles font l’office d’éponge, & l’huile qu’elles rendent est au-dessous de la médiocre. Cette graine de qualité inférieure n’est pas perdue, elle sert à nourrir les oiseaux de basse-cour, qui en sont très-friands, les pigeons sur-tout. (Quant aux soins que cette graine exige dans le grenier, consultez l’article Colsat.)


RAY-GRAS. Consultez les mots Prairie, Fromental.


RAYON. En agriculture ce mot est synonyme avec sillon, puisque tous les deux indiquent également que des plantes, des arbustes, ou des arbres sont rangés par raies & alignés. Un cordeau sert en jardinage à tracer le rayon, & les jalons, lorsque la distance est considérable, deviennent nécessaires.

Rayon. Morceau du gâteau de cire fait par les abeilles, divisé en petites cellules dans lesquelles elles se retirent, déposent leurs œufs & leur miel.


RAYS. Terme usité à Montreuil, dit M. l’Abbé Roger de Schabol, & inconnu par-tout ailleurs. Ce sont les rayons des vieilles roues de carrosses que des gens achètent à Paris pour déchirer & mettre en pièces. Les gens de Montreuil achètent ces rayons pour les faire sceller au haut de leurs murailles en saillie, & au-dessus ils posent des paillassons plats qui forment un toit qui garantit les arbres en espalier. Pourquoi plutôt ces rays ou rayons de roues que tout autre bois ? C’est par rapport aux diverses couches de vermillon en huile qui les garantit de la pourriture. Dans les pays où le bois de chêne n’est pas cher, je le préférerois à ces rays, parce qu’il dureroit beaucoup plus long-temps, sur-tout s’il est recouvert de deux bonnes couches de couleur en huile.


REBOTTÉ. Terme de pépiniériste. C’est M. de Schabol qui parle. « On appelle un arbre rebotté celui que le pépiniériste n’a pu vendre & qu’il a coupé tout près de sa greffe ; il pousse un ou deux jets qui ressemblent beaucoup au jet des greffes ; mais ces arbres ainsi rebottés à cause de leurs deux plaies, si proches l’une de l’autre, savoir celle de la greffe de l’année précédente, & celle du rebottement faite tout près de celle-là en dernier lieu, risquent fort de périr. Cependant il en est qui ne laissent pas de bien faire : mais cela est plus rare que le cas contraire. Beaucoup de jardiniers qui ne s’y connoissent point ou qui n’y regardent pas, prennent ces arbres rebottés & sont fort souvent trompés. Le rebattement n’a lieu que par rapport au pêcher, qui, quand on le laisse sans le rabattre, se dégarnit du bas, & n’est plus de défaite ; ce qui n’arrive point aux autres arbres qui percent du bas, & arrive rarement au pêcher.


RÉCÉPER. C’est couper un arbre, un arbrisseau près de terre, afin qu’il produise de nouveaux jets, ou plus