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enveloppes ; pilez-les fortement dans un mortier avec une égale quantité de sucre ; ayez quatre pintes de décoction d’orge chaude, à laquelle vous ajouterez, de gomme arabique, une once.

Remuez pour la faire dissoudre ; laissez refroidir ; versez cette liqueur peu à peu sur les amandes & le sucre triturés ensemble, ayant soin de remuer continuellement, jusqu’à ce que la liqueur devienne également blanche ou laiteuse ; pressez ; faites-en boire de deux en deux heures une pinte à l’animal malade.

Si l’animal est constipé, on lui donnera chaque jour deux lavemens composés d’une décoction de mauve ou de graine de lin, ou de toute autre plante émolliente, en ajoutant à chaque lavement deux gros de sel de nitre. Ces lavemens non-seulement évacueront les intestins, mais encore produiront l’effet des fomentations chaudes, appliquées aux viscères du bas-ventre, & causeront par là une dérivation des humeurs de la poitrine.

Il n’y a pas de médicamens plus utiles dans les maladies fiévreuses, que les lavemens, sur-tout si les urines ne sont pas abondantes, ou si elles sont rouges, & si la fièvre est forte : dans tous ces cas, les lavemens soulagent ordinairement plus que si l’on faisoit boire quatre ou cinq fois la même quantité de liquide ; il faut en donner, quand même l’animal ne seroit pas constipé ; mais il faut les supprimer, passé le cinquième jour, parce que des évacuations abondantes empêcheroient l’expectoration.

Pour exciter l’expectoration on donnera des remèdes incisifs, huileux & mucilagineux, tels que le suivant.

Prenez d’oximel ou de vinaigre scillitique, deux onces, que vous mêlerez dans la décoction suivante.

Prenez, d’orge mondé, & lavé quatre onces ; faites bouillir dans cinq pintes d’eau, jusqu’à ce qu’il soit crevé & que l’eau soit réduite à quatre pintes ; retirez du feu, ajoutez, aussi-tôt, de réglisse ratissée & coupée menue ; de racine de guimauve, dont vous aurez ôté le cœur ligneux, & coupée menue ; de feuilles de capillaire de Canada, demi-once ; de fleurs de coquelicot, demi-once ; de fleurs de tussillage, une once ; laissez infuser le tout pendant quatre heures ; passez ; faites-en boire à l’animal un quart de bouteille toutes les deux heures.

S’il s’agit, dans la pleurésie, de tempérer la chaleur du sang, prenez d’orge perlé, quatre onces ; faites bouillir dans cinq pintes d’eau ; ajoutez de raisins secs, de figues sèches, de chaque quatre onces, de reglisse épluchée une once.

Continuez de faire bouillir jusqu’à réduction de moitié. On peut ajouter, deux ou trois gros de nitre. Administrez cette tisane au malade, à la même dose que la précédente.

Les émulsions huileuses conviennent dans la pleurésie.

Prenez d’eau distillée douze onces ; d’esprit volatil aromatique demi-once ; d’huile d’olive de Provence, deux onces.

Mêlez le tout ensemble ; ajoutez de sirop commun une once, faites-la avaler à l’animal par-demi tasses, à deux heures de distance l’une de l’autre.

L’électuaire huileux produit aussi de bons effets.