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Prenez d’huile d’amandes douces ou d’olive, de sirop de violette, de chaque demi livre.

Mêlez ; ajoutez autant de sucre candi qu’il sera nécessaire pour faire un électuaire qui ait la consistance du miel. On le fera avaler à l’animal chaque fois deux onces, sur-tout lorsqu’il sera fatigué de la toux.

On peut encore lui donner une dissolution de gomme-ammoniac dans de l’eau d’orge.

Voici la manière dont elle se fait.

Prenez de gomme ammoniac, une once ; triturez parfaitement dans un mortier ; versez peu à peu, en remuant toujours, deux pintes de décoction d’orge, jusqu’à ce que la gomme soit entièrement dissoute. On peut ajouter sept à huit onces d’eau distillée simple de pouliot. On en fera prendre au malade trois ou quatre fois par jour, une demi-tasse chaque fois.

Si l’animal attaqué de la pleurésie, ne transpire point, si, au contraire, une chaleur brûlante se fait sentir à la peau, & s’il urine très-peu, on donnera quelques petites doses de nitre purifié & de camphre, combinés de la manière suivante.

Prenez de nitre purifié une once ; de camphre, dix-sept à dix-huit grains ; triturez dans un mortier ces deux substances ; mêlez parfaitement ; divisez en six doses égales ; faites prendre à l’animal une de ces doses toutes les cinq à six heures, dans une tasse de sa tisane, ou de quelques unes de ses boissons.

Enfin la décoction de fénéka produit les meilleurs effets dans la pleurésie, outre celui que cette racine produit contre la morsure du sergent à sonnettes.

Prenez racines de fénéka, deux onces ; faites bouillir dans trois pintes d’eau, jusqu’à réduction de deux pintes ; laissez reposer ; passez. La dose est d’un quart de pinte, trois ou quatre fois par jour, ou même plus souvent.

Cette tisane ne doit-être employée qu’après avoir fait les saignées convenables, & avoir pourvu aux autres évacuations.

Si ce remède fatigue le malade, il faudra mêler à cette décoction quatre à cinq onces d’eau de canelle simple, ou le donner à plus petite dose.

Comme cette décoction favorise la transpiration, excite les urines & lâche le ventre, elle est capable de remplir la plupart des indications, dans la cure de la pleurésie & des autres maladies inflammatoires de la poitrine.

On ne s’imaginera pas, sans doutes qu’il faille faire usage de tous ces remèdes à la fois. Si nous en recommandons plusieurs, c’est afin que l’on puisse choisir, & que si l’on ne peut se procurer celui pour lequel on s’est décidé, on puisse lui en substituer d’autres ; d’ailleurs, les différentes périodes d’une maladie demandent différens remèdes ; & quand l’un n’a pas le succès qu’on en attend, il faut recourir à un autre ; car les remèdes les plus puissans ne réussissent que par l’application convenable qu’on en fait.

L’instant le plus avancé d’une maladie aiguë, que l’on appelle crise, est quelquefois accompagné d’une difficulté très-grande de respirer ; d’un pouls vif, irrégulier, de mouvemens convulsifs, &c. symptômes qui sont fort sujets à effrayer les