Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/682

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dit le meilleur moyen pour combattre avec avantage la plénitude ou la réplétion ; son emploi doit être modéré dans la fausse plénitude & dans celle qui porte des impressions sur les forces ; celle-ci au contraire exige l’usage des remèdes toniques & fortifians, & dégénère presque toujours en paralysie, ou en apoplexie, quand elle continue pendant quelque temps. Aussi exige-t-elle des remèdes plus longs, & une diète plus sévère ; elle survient toujours à des personnes foibles & délicates, qui ont le pouls mou & lâche. Un exercice modéré, des frictions sèches, mais bien graduées sur la peau, l’usage du quinquina & des martiaux, celui des eaux minérales gazeuses, les promenades à l’air libre, la dissipation, & la modération dans les vives passions de l’ame, sont les seuls & vrais remèdes qui conviennent à cette dernière espèce de plénitude ; mais la vraie exige encore beaucoup d’autres secours que la saignée. On conseillera aux malades diverses boissons rafraîchissantes, telles que la limonade, l’orangeade, l’orgeat, une diète sévère ; on leur interdira l’usage des alimens trop nourrissans ; on leur prescrira une nourriture aqueuse, prise des plantes potagères de la saison ; on leur recommandera un exercice modéré, l’exposition à l’air frais, l’usage du petit lait nitré. Ils doivent aussi s’abstenir de tout aliment salé, épicé & de haut goût, qui, en excitant un orgasme dans les humeurs, déterminerons, à coup sûr, une fausse plénitude, qui nécessiteroit la saignée & les divers moyens qu’on vient d’indiquer, avec un peu plus de réserve.


REPOS DES TERRES. (Consultez l’article Jachère)


REPRISE DES PLANTES. C’est le signe qu’elles donnent de leur végétation après avoir été replantées. Si on veut que la reprise soit prompte, qu’on ménage les racines des arbres, des plantes, ainsi qu’il a été si souvent dit dans le cours de cet Ouvrage ; qu’à la manière des jardiniers, on ne supprime pas toutes les racines des laitues, des choux, & que, du moment que le plan est hors de terre, jusqu’à ce qu’il soit replanté, on le tienne dans l’eau. Les arbres, les arbustes, les plantes délicates demandent à être garantis du soleil pendant plusieurs jours de suite, & découverts, depuis qu’il est passé, jusqu’à son lever du lendemain ; la terre demande à être tenue fraîche, & non pas noyée d’eau ; la trop grande abondance d’eau nuit plus à la reprise, qu’un peu de sécheresse.


RÉSÉDA. Tournefort le place dans la première section de la neuvième classe, qui comprend les herbes à fleurs de plusieurs pièces irrégulières & anomales, dont le pistil devient un fruit à une seule loge ; il le nomme Reseda odorata ; Von-Linné lui conserve la même dénomination, & le classe dans la dodécandrie trigynie.

Fleur ; composée de plusieurs pétales inégaux, dont un est chargé de miel, & quelques-uns divisés en trois ; un nectar composé d’une glande produite par le réceptacle, placée entre les étamines & le pétale supérieur ; le calice d’une seule pièce, n’est pas plus long que les pétales.