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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/700

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tueux, les vésicatoires, le cautère actuel & les parfums aromatiques, ne sont pas indiqués dans le rhumatisme. L’expérience ne parle pas mieux en faveur des bains froids, ou des fomentations avec l’eau d’un froid approchant de la glace, employées & prônées par quelques praticiens. Il est prouvé au contraire, que les douches d’eau à la glace, la glace appliquée immédiatement sur la partie affectée, & les lavemens d’eau froide, ont souvent augmenté la maladie dont il s’agit. M. T.


RHUME. Maladie occasionnée par la suppression de la transpiration. L’expérience de tous les jours & de tout les lieux, prouve que les personnes qui sont le plus habituellement exposées au grand air, sont les moins sujettes au rhume, & qu’au contraire celles qui habitent des appartemens trop chauds, sont presque continuellement enrhumées ; la chaleur raréfie le sang, augmente la transpiration, & lorsqu’il survient un air froid la circulation est arrêtée. Que l’on suppose dans l’hiver un appartement échauffé au 15e degré du thermomètre de Réaumur, que le froid extérieur soit également au 15e degré, cette différence de 30 degrés de l’un à l’autre, doit nécessairement surprendre la personne qui sort de chez elle, arrêter sa transpiration, & il est très-rare qu’elle ne revienne très-enrhumée ; plus l’appartement d’où l’on sort est chaud, & plus on doit prendre de précautions avant de s’exposer à l’air : elles seront plus nécessaires encore si on doit rester sans faire de mouvement & dans un lieu moins chaud. Les personnes souvent enrhumées, dit M. Tissot, ne sont jamais robustes, elles tombent souvent dans des maux de langueur, & la facilité de s’enrhumer est une preuve de la facilité avec laquelle la transpiration se dérange & le poumon s’engorge, ce qui est toujours très-dangereux.

Tout rhume est une maladie inflammatoire, ou du poumon, ou de la gorge, ou d’une membrane qui garnit intérieurement les narines & l’intérieur de quelques cavités qui se trouvent dans les os de la joue & du front, qui toutes communiquent avec le nez.

Il règne plusieurs préjugés sur les rhumes, dit encore M. Tissot, qui tous peuvent avoir des conséquences fâcheuses. Le premier c’est qu’un rhume n’est jamais dangereux. L’on ne meurt pas effectivement d’un rhume tant qu’il n’est que rhume ; mais quand on le néglige, il jette dans des maladies de poitrine qui tuent. Les rhumes emportent plus de gens que la peste, répondit un très-habile médecin, à un de ses amis qui lui disoit : je me porte bien, je n’ai qu’un rhume. Un second préjugé, c’est que les rhumes n’exigent point de remèdes, & que plus on en fait, plus ils durent. Le dernier article peut être vrai, vu la mauvaise façon dont on les traite ; mais le principe est faux. Les rhumes ont leurs remèdes comme tous les autres maux, & se guérissent avec plus ou moins de facilité, suivant qu’ils sont mieux ou moins bien conduits. Une troisième erreur, c’est que non-seulement on ne les regarde pas comme dangereux, mais on les croit même salutaires ; il vaut mieux, sans doute, avoir un rhume qu’une maladie plus fâcheuse ; mais il vaudrait beaucoup mieux n’en avoir aucune. Tout ce qu’on peut raisonnablement dire, c’est que quand,