dre le rhumatisme avec la fourbure ou avec la courbature, (Voyez ces mots) quoique souvent il soit accompagné de difficulté de respirer.
C’est de toutes les espèces de spasme la plus dangereuse, sur-tout quand elle s’empare des parties antérieures & postérieures de l’animal ; si elle n’attaque que les jambes antérieures, ou le col, ou le dos, ou les jambes postérieures, ou une seule jambe, il faut en espérer la guérison ; il n’est pas extraordinaire de la voir se terminer sur les extrémités inférieures, par une tumeur inflammatoire, qui dégénère promptement en abcès.
Curation. La saignée, dit M. Vitet, est regardée comme le remède le plus efficace du spasme douloureux ; en conséquence, dès les premiers instans de la maladie, on pratique une forte saignée à la veine jugulaire de l’animal ; le lendemain on la réitère : ainsi on en répète quatre ou cinq, en laissant un jour d’intervalle entre chaque saignée ; on administre aux malades des breuvages sudorifiques, composés de suie de cheminée, ou de poudre de fourmis, ou de racine d’angélique, macérée dans une infusion de feuilles de sauge, ayant soin de tenir l’animal constamment couvert dans une écurie à l’abri de tout courant d’air, de souvent exposer les parties affectés à la vapeur de l’eau chaude, de ne donner pour nourriture & pour boisson que de l’eau tiède blanchie avec de la farine d’orge ; enfin d’administrer des lavemens mucilagineux.
La saignée est très-avantageuse les deux premiers jours de la maladie, mais elle devient nuisible, lorsqu’elle est trop réitérée ; elle affoiblit les forces, & rend les efforts de la nature insuffisans, pour faire la coction de la matière rhumatismale ; elle s’oppose à cette douce transpiration qu’il faut exciter en couvrant l’animal, en exposant les parties douloureuses à la vapeur de l’eau chaude, & en faisant boire tous les jours deux livres d’infusion de racine d’angélique au bœuf & au cheval, si les forces vitales paroissent abattues. C’est ici ajoute M. Vitet que le cheval éprouve les bons effets du breuvage composé d’une drachme de camphre, d’une once de nitre, de trois onces de miel, exactement mêlés & délayés dans une livre d’eau, il calme souvent le spasme & la douleur, particulièrement si vous le réitérez toutes les douze heures ; aiguisez de nitre l’eau blanche qui doit servir de boisson & de nourriture, donnez plusieurs lavemens composés d’une décoction de racine de guimauve, tenant en solution deux onces de nitre. Si la nature détermine la matière rhumatismale vers les conduits excrétoires de la transpiration, redoublez de soins pour mettre l’animal à l’abri de l’air froid ; bouchonnez légèrement la partie attestée, excepté les jambes, qu’il faut toujours préserver s’il est possible de tout gonflement inflammatoire, en les lavant deux fois par jour, avec un mélange de parties égales d’eau-de-vie & de vinaigre.
Comme cette maladie se termine souvent par des tumeurs inflammatoires, il faut faire les efforts pour détourner l’humeur qui peut les produire, en pratiquant des sétons au poitrail ou au ventre ; vous en entretiendrez l’écoulement pendant quinze jours, & même un mois, après la guérison.
Les purgatifs, les sudorifiques trop actifs & à trop haute dose, les spiri-