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ressemblent beaucoup à celles du rosier jaune ; mais les feuilles sont plus rondes, les fleurs plus larges & leurs pétales découpés profondément à leur extrémité. Les fleurs d’un jaune clair en dedans, & de couleur de cuivre tirant sur le pourpre en dehors. Les fleurs sont simples ; on n’est pas encore parvenu à les faire doubler. On rencontre une variété dont les fleurs sont de couleur de cuivre sur une branche & jaunes sur une autre. Cette fleur dure très-peu. L’arbrisseau aime les expositions au nord.

Le Rosier damas. Rosa damascena. S’élève à la hauteur de huit à dix pieds, a une tige épineuse couverte d’une écorce verdâtre ; ses épines sont courtes, les feuilles d’un vert obscur en dessus, d’un vert pâle en dessous ; la bordure souvent brune, les pédoncules armés de poils hérissés, le calice ailé & velu ; les fleurs, d’un rouge pâle & tendre, sont peu doubles ; leur odeur est très-agréable ; les fruits sont long & unis.

Le Rosier à fleurs d’un rouge-pâle ou belgique. Rosa belgica. Ses tiges s’élèvent à la hauteur de trois pieds, & sont épineuses. Les lobes des feuilles sont ovales, velus en dessous ; les pédoncules & calices velus & sans épines ; les calices gros à demi-ailés ; les fleurs très-doubles, de couleur de chair pâle, & ont très-peu d’odeur. Cet arbrisseau en produit une grande quantité. Il y a une variété dont la fleur est d’une couleur rouge plus foncé.

Le Rosier de Provins, Rosa provinçialis. Ce rosier fut transporté de Syrie à Provins par un comte de Brie, au retour des croisades. Il faut convenir que ce rosier ne réussit nulle part en Europe aussi bien qu’à Provins. Il est aisé de distinguer cette rose de toutes les autres, par la couleur de ses pétales peu nombreux, d’un beau rouge éclatant, & jaune doré dans le cœur. La fleur est simple, large ; son odeur est forte & agréable près de Provins plus que par-tout ailleurs. L’arbrisseau pousse beaucoup de tiges par ses racines, qui talent & alongent leurs drageons. Les tiges sont peu élevées & peu épineuses. On connoît plusieurs jolies variétés à pétales panachés.

La Rose incarnate. Rosa incarnata. Tiges hautes de deux à trois pieds & plus, sans épines ou presque sans épines ; feuilles velues en dessous ; pédoncule armé de quelques petites épines ; calice à moitié ailé ; fleurs à cinq ou six rangs de larges pétales tout-à-fait ouverts, à odeur de musc.

La Rose pompom ou Rose de Dijon. Rosa burgundica. Elle fut trouvée en 1735 par un jardinier de Dijon qui l’aperçut en coupant du buis sur les montagnes voisines. Comment cette jolie variété s’est-elle établie sur les montagnes ? Comment y est-elle devenue naine ? Si c’est une espèce nouvelle, d’où en est venue la graine ? qui l’a transportée uniquement sur ces montagnes ? Ce sont autant de problèmes que je laisse à résoudre aux amateurs fleuristes. Les racines poussent beaucoup de tiges fortes, vu leur peu de hauteur. Les tiges deviennent branchues, rameuses, & se couvrent au printemps d’une multitude de fleurs de forme très-agréable, d’un incarnat vif dans le cœur, & nuancé par dégradation jusqu’à la couleur de chair sur les bords. Leur largeur est semblable à