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sées de trois ou cinq lobes larges, ovales & velus en dessous. Cette espèce produit une jolie variété à fleurs rayées ou panachées.

5. Rosier commun blanc. Rosa alba. Son fruit est liste, son pédoncule velu, les tiges & les pétioles armés d’épines ; sa fleur n’est jamais parfaitement double. Elle fournit plusieurs jolies variétés. Les unes simplement semi-doubles, les autres couleur de chair, quelques-unes à cœur un peu rose, enfin une variété à tiges basses.

6. Rosier musqué ou toujours vert. Rosa semper virens, Lin. Il est originaire d’Allemagne. Ses tiges s’élèvent, lorsqu’on ne les arrête pas, jusqu’à la hauteur de dix pieds ; leur écorce est verte & unie, armées d’épines courtes & fortes : ses feuilles formées de trois paires de folioles ovales, terminées par une impaire : ses fleurs naissent en manière d’ombelle aux extrémités des branches. Elles sont rassemblées & distribuées par petits bouquets, ordinairement composés de sept fleurs blanches. Ces fleurs sont ordinairement simples, à moins que la plante ne végète dans un excellent terrain ; mais si on a le soin de ne laisser à chaque bouquet, à mesure que les boutons commencent à paroître, que deux fleurs sur les sept, on est comme assuré de voir doubler les fleurs qu’on a laissées. Dans les provinces du midi la fleuraison commence en juillet, & en août dans celles du nord, & se continue jusqu’aux gelées. L’odeur musquée des fleurs a déterminé la dénomination de l’espèce, qui conserve ses feuilles pendant toute l’année.

Les rosiers que l’on vient de décrire sont de véritables espèces que les botanistes, même les plus rigoureux, reconnoissent pour telles. Celles dont on va parler doivent être regardées comme des variétés.

Le Rosier blanc très-épineux. Originaire d’Angleterre. Ses tiges sont minces, fortement armées d’épines, & hautes de trois pieds environ ; ses feuilles petites, presque rondes, & au nombre de sept sur le même pétiole ; ses fleurs blanches & à odeur de musc ; ses racines très-traçantes, ce qui facilite sa multiplication.

Le Rosier rampant. Originaire de Toscane. Comme ses tiges sont minces, elles n’ont pas la force de se soutenir, & rampent sur terre ; mais si on leur donne des tuteurs elles s’élèvent à douze pieds de hauteur. Elles sont armées d’épines courtes & rougeâtres ; ses feuilles d’un vert luisant, au nombre de sept sur le même pétiole, sont ovales & conservent leur verdure pendant toute l’année. Les fleurs sont petites, blanches & simples, & ont une odeur de musc.

Le Rosier jaune. Rosa lutea. Tiges foibles, branchues, fortement armées d’épines courtes, courbes, brunes ; sept folioles ovales, étroites, d’un vert clair & finement dentelées sur les bords, sur le même pétiole. Les fleurs, portées par de courts pédoncules, sont jaunes. On ne connoît que la jaune simple & la jaune très double, ressemblant pour la forme à la rose à cent feuilles, mais moins grosse & ne s’épanouissant pas aussi bien. La variété à fleur simple trace beaucoup par ses racines ; la plus légère pluie nuit à la fleur double. Il est rare de la voir parfaitement réussir.

Le Rosier d’Autriche. Rosa Austriaca. Ses tiges, ses branches, ses feuilles