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représente une fleur isolée. Celle-ci est composée de plusieurs feuilles qui paroissent être les mêmes que celles de la branche, qui lui tiennent lieu de calice & de corolle ; on y trouve un ovaire.

Fruit ; l’ovaire devient par sa maturité un fruit H & I ; c’est une baie presque ronde, charnue, composée de trois à quatre écailles réunies, représentées transversalement coupées en K, dans laquelle se trouve un noyau ou osselet L.

Le reste comme dans l’article déja cité.


SABLE. Matière pierreuse réduite en parties fort menues. On pourroit compter autant d’espèces de sables qu’il y a d’espèces de pierres, parce que le frottement qu’éprouvent les pierres quelconques, roulées & charriées par les courans, égrise leurs angles, & la portion qui s’en détache forme le sable. Ainsi, plus une pierre est roulée pendant longtemps, & plus elle diminue de volume, & plus ses parties sont réduites en sable. Les pierres vitrifiables, en général, résistent beaucoup plus longtemps aux effets du frottement que les pierres calcaires, parce qu’elles sont d’un tissu plus fin & plus serré. Il faut cependant excepter de cette règle les pierres schisteuses. Leur texture est par feuillets, & moins cohérente que celle des premières. Ce sont ces schistes qui produisent ces petits sables brillans sur le bord des rivières, & qu’on jugeroit, par leur couleur & leur éclat, être de l’or ou de l’argent. D’après l’idée qu’on a de leur formation, on est en droit de conclure qu’il est très-difficile de trouver des sables homogènes, c’est-à-dire composés d’une seule substance pierreuse, sur-tout quand la couche sablonneuse est dûe au dépôt des eaux d’une rivière dont le cours est prolongé.

La formation du dépôt de sable reconnoît deux causes ; la force du courant, & la cessation de cette force dans l’endroit où s’établit le dépôt. Prenons le Rhône & la Loire pour exemple. Le sable, plus léger que les cailloux que roulent ces fleuves, à mesure qu’il s’en détache, est porté sur leurs bords, & les cailloux sont entraînés par le courant. On observe également que les petits cailloux suivent la même loi, & que leur grosseur augmente à mesure qu’ils sont plus rapprochés du lit de la rivière. Cela doit être, puisque ces derniers, pour être entraînés, exigent une plus grande force dans le courant, les autres une force moindre, & le sable enfin presqu’aucune force. Ainsi, comme corps plus légers, ils se rendent sur les bords, où ils s’accumulent. Supposons que les bords de ces fleuves forment une plage ou pente douce jusqu’au lit ordinaire de la rivière, ce qui arrive toujours lorsque les fleuves à cours rapide ne sont pas encaissés ; que sur cette plage croissent des arbustes ; à coup sûr, derrière eux s’accumulera un monceau de sable. Ces arbrisseaux ont présenté un obstacle aux cours de la rivière ; il s’est formé contre eux un courant particulier, qui s’est divisé en deux parties ; ces deux courans partiels ont établi un lieu de stagnation à l’eau entre eux deux, & ce lieu de repos a été rempli de sables jusqu’au point où le courant a commencé d’agir. Ainsi la formation des dépôts de sable sur les bords