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& musculaires ; elles échauffent, altèrent & constipent. Elles sont indiquées dans les maladies de foiblesse causées par des humeurs séreuses, dans les pâles-couleurs, dans les fièvres intermittentes avec cachexie, le rachitis, l’asthme humide, & dans la toux catarrhale, lorsque l’irritation est considérablement diminuée. Elles sont très-rarement avantageuses, quoique recommandées par des auteurs, dans les maladies convulsives, dans la diarrhée par des humeurs pituiteuses, & dans les fleurs blanches.

Usages ; l’eau distillée des fleurs, donnée à haute dose, réveille à peine les forces vitales ; l’infusion des fleurs est toujours préférable. Le vinaigre de sauge tient ses premières vertus du vinaigre ; il est indiqué dans les maladies ou les humeurs tendent vers la putridité, & où les forces vitales & musculaires sont abattues ; il flatte l’odorat, réveille les forces vitales, & souvent préserve des mauvais effets des exhalaisons putrides. L’huile par infusion de sauge, en onction sur des parties paralysées & foibles, y produit rarement des effets avantageux. L’huile essentielle de sauge en onction est recommandée pour la paralysie séreuse ; mais l’observation n’a pas encore confirmé cette vertu. L’eau spiritueuse de sauge doit sa plus grande activité à l’esprit de vin. Elle réveille puissamment les forces vitales & flatte l’odorat.


1. SAULE BLANC. Tournefort le place dans la sixième section de la dix-neuvième classe des arbres à fleurs à chatons, dont les fleurs mâles sont séparées des femelles sur le même pied, & dont les fruits sont secs. Il l’appelle salix vulgaris alba arborescens. Von-Linné le nomme salix alba, & le classe dans la dioécie digynie.

Fleurs à chatons, mâles ou femelles, sur des pieds diffèrent. Les fleurs mâles sont composées de deux étamine ; les étamines sont insérées sur un nectaire en forme de glande cylindrique, & tronquées ; chaque fleur est disposée le long d’un chaton écailleux, sous une écaille oblongue, plane & ouverte ; les fleurs femelles sont rassemblées sous un chaton semblable, & composées d’un pistil dont le stigmate est divisé en deux.

Fruit ; capsule ovale, terminée en pointe, à une seule loge, à deux valvules, s’ouvrant par le haut & se recourbant des deux côtes, renfermant plusieurs petites semences ovales, couronnées d’une aigrette simple & hérissée, qu’on appelle quelquefois le coton du saule.

Feuilles, en forme de fer de lance, aiguës, couvertes des deux côtés d’un duvet blanchâtre, dentées par les bords en manière de scie, avec des glandes sur les dernières dentelures.

Racine, rameuse, ligneuse.

Port. Cet arbre s’élève aussi haut que les plus grands peupliers, si on ne lui coupe pas la tête en le plantant. Son écorce est inégale, rabotteuse ; celle des jeunes branches lisse, verdâtre ; son bois est blanc & les couches peu serrées ; les chatons sont cylindriques, soutenu par des pédicules ; les fruits paroissent revêtus d’un coton blanc ; les feuilles sont alternativement placées sur les branches. C’est une erreur de croire que le même pied porte une année des fleurs mâles, & l’année d’après des fleurs femelles.

Lieux. Toute l’Europe, les terrains humides, les bords des rivières. On