Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Avec le tranchant de la serpette vous incisez transversalement du bas en haut toutes les branches jusqu’à la partie ligneuse, en faisant une espèce de hoche, en coulant la serpette en dessous & la couchant par conséquent. Vous faites de semblables incision ; dans tous les sens, par devant, par derrière, & des deux côtés. La distance d’une incision à l’autre doit être depuis 7, 8 ou 9 pouces jusqu’à un pied. Si l’on faisoit les incisions du haut vers le bas, elles ne tarderoient pas à se fermer, & toujours la séve reprendroit son même cours ; mais ces incisions étant faites en dessous, il faut absolument que cette séve soit retardée dans son cours, qu’elle n’arrive que difficilement & par menues parcelles, & par ce moyen elle est de toute nécessité élaborée, cuite & digérée. On fait cette opération en mars.


SCARLATINE. Voyez Fièvre.


SCEAU-DE-NOTRE-DAME ou RACINE-VIERGE. Tournefort le place dans la septième section de la première classe des herbes à fleur d’une seule pièce, en forme de cloche, dont le calice devient un fruit charnu, & il l’appelle tamnus racemosa flore minore, lutea pallescente. Von-Linné le classe dans la dioécie hexandrie, & le nomme tamnus communis. Voyez Pl. III, page 120.

Fleur, mâle & femelle sur des pieds différens. Comme les pieds, qui portent les individus différens, ont néanmoins des caractères semblables, on a représenté en A un individu mâle. Le calice est un tube d’une seule pièce, divisée en cinq segmens égaux. Le calice tient lieu de corolle, car on n’en connaît pas à cette fleur ; il est soutenu par un pédicule court & cylindrique. On trouve dans le centre du calice les six étamines qui constituent l’individu mâle B. La fleur femelle représentée en C, a un calice semblable à l’individu mâle, & il pose sur l’ovaire qui devient le fruit. La couleur des fleurs est d’un jaune pâle.

Fruit D, Baie ovoïde, partagée en trois loges dont une est représentée en E. Dans chaque loge sont renfermées deux graines F.

Feuilles, molles, simples, entières, en forme de cœur, portées par de longs pétioles, quelquefois pointues.

Racine, en forme de fuseau assez simple, remplie d’un suc puant & visqueux.

    Comment sans cela auroit-il été possible que lui, qui a si bien démontré la manière de modérer la séve en inclinant les branches, n’ait pas préféré cette méthode simple aux scarifications. Dans ces cas d’emportement de séve, qui empêche les fruits de nouer, que les arbres soient à plein-vent, en espalier ou en buisson, couchez les branches, les bourgeons de l’année précédente, & ils se mettront à fruit ; que le nombre de ces bourgeons, couchés horizontalement, soit proportionné à l’abondance de la sève ; couchez, inclinez sur-tout tous ceux du sommet au lieu de les tailler, & l’abondance de séve se portera & se consumera à donner du fruit : cette surabondance ne se manifeste, pour l’ordinaire, que sur ceux dont on retranche trop de bois à la taille. N’y touchez pas pendant une année, comme le dit M. de Schabol, & supprimez tous les canaux directs de la sève, & elle ne s’emportera plus.